mardi 24 novembre 2009

Le Belize

Belize Express

Bye bye la merveilleuse plage de Tulum, direction Chetumal, ville frontalière et embarquement immédiat dans le Belize Express, direction Corozal, petite ville située de l'autre coté de la frontière, au Belize. On range la bible Guide du Routard, on sort la nouvelle, le Moon Handbook ricain trouvé d'occas à San Cristobal. On a dû parcourir une vingtaine de kilomètres, mais le changement est dingue... notre esprit tourné vers l'espagnol doit se mettre à l'anglais, les maisons coloniales se sont transformées en petites maisonnettes en bois sur pilotis, dans le bus plus de musique ranchera (qui casse les oreilles à la longue) mais du reggae, il fait encore plus chaud qu'au Mexique et surtout, les petits indiens playmobils se sont changés en grands blacks style armoires à glace rasta, qui lancent un "Top of da nite man!" avec un accent qui tue!!!
On a la sensation d'avoir pris un vol charter direct pour Kingston en Jamaïque! Vous avez dit dépaysement?

On doit vous avouer que le passage au Belize a été plus rapide que prévu et que j'avais plus planché sur Cuba. Pas trop préparés les cocos, de vrais touristes! On a décidé de faire une étape à Corozal histoire de lire un peu le guide et de savoir vers où avancer car le Belize est un tout petit pays. Dans le bus (ancien school bus americains repeint plutôt flashy) nous avons rencontré Idoia, une Basque espagnole qui faisait aussi un arrêt à Corozal. Elle nous a dit qu'elle allait à Dangriga, une ville au sud de Belize City, car il y avait une grande fête pour commémorer l'arrivée des garifunas (une population créole) dans le pays. Après quelques hésitations et ne sachant trop que faire, nous avons aussi pris Venus (le nom du bus) pour Dangriga.

Au Mexique nous avons passé parcouru quelques miliers de kilomètres sans aucune problème... au Belize, 100 km plus tard, Vénus a explosé... Juste un pneu je vous rassure! Après avoir remplacé le pneu déchiqueté par un pneu « plus lisse tu meurs », nous avons poursuivit la route jusqu'à Belize City, l'ancienne capitale politique du pays. Changement pour Dangriga et un petit poulet/riz et haricots rouge à emporter. Pour aller à Dangriga, il y a deux routes, et avec la carte sous les yeux, nous essayions de deviner le chemin qui correspondait le mieux à notre logique européenne, c'est à dire suivre la route cotière sans passer par Belmopan, la nouvelle capitale au milieu du pays! En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous voici à Belmopan! Alors la, pour être un petit pays, c'est un petit pays!!!

Garifuna's stettlement day

Le 18 novembre à l'aube, nous avons entendu des tambours au loin, David très motivé s'est levé et a pu voir la fête célébrée pour les enfants de la ville. Mais les choses sérieuses ont commencé le soir... tout le monde dans la rue, musique partout... ambiance de folie. Le but du jeu est de tenir jusqu'au lendemain matin, pour voir l'arrivée des fameux garifunas sur leurs bateaux. On a un peu triché et on s'est couché entre les deux, pour être frais et dispo le lendemain, le jour officiel de la fête.
Le chien de la grosse tenancière irlandaise de l'hotel nous a forcé a mettre des bouchons dans les oreilles, et on aurait presque loupé le débarquement! Mais les tambours battants de la rue nous ont réveillé juste à temps!

Très bonne atmosphère dans la ville, mais pour nous, le clou du spectacle n'était pas le spectacle en lui même, mais toutes les mamas créoles qui ont revêtu leurs plus belles robes! On s'est lâché sur les photos; de beaux portraits de « Maoui Théouèse, y'a la chambwe 106 qui s'allume », on vous les mettra en ligne dès que possible (dès qu'on aura une connection potable).
Dans l'après midi, on a eu droit à la parade officielle, avec militaires et tout et tout! D'ailleurs, on décerne la palme du zen aux militaires beliziens. Un gugus déguisé en femme est venu se glisser au milieu des rangs et se moquer d'eux ils n'ont pas bronché!
Puis sont passés la fanfare, les majorettes, les chars....

Le bout du Belize

Après toutes ces festivités, nous sommes allés à Punta Gorda, une petit ville paisible dans le sud du Belize. La dernière ville au bout de la route, sur la cote, pour ceux qui nous suivent!
Un petit hâvre de paix au bord de la mer des caraïbes... quand on regarde à l'horizon on aperçoit la côte du Guatemala et les montagnes du Honduras... pas de gros hotels pour gros ricains car pas de belle plage, juste une étroite bande d'herbe et plein de gamins qui plongent des jetées...
Toujours les maisons en bois sur pilotis, et David est bien tenté par l'une d'elles, qui a une belle terrase qui regarde la mer. Dommage que le Belize (qui fait partie du Commonweatlh britanique) soit le pays le plus cher d'Amérique Centrale!!!
ça aurait pu être une étape parfaite si mon estomac avait supporté le poisson/riz et haricots ultra épicé dégusté le soir de notre arrivée... heureusement y'avait une belle vue de la chambre d'hôtel!!!
Pendant ce temps, David en a profité et a sympatisé avec le voisin de l'hotel, un artiste rasta qui écrit sur sa maison!

Quelques ruines...

Après la douce Punta Gorda, direction San Ignacio à l'est du pays (en repassant par Belmopan), tout près du Guatemala.
San Ignacio est plus animée que PG et semblait être une bonne base pour aller visiter quelques sites Mayas (ça faisait longtemps!), et notamment le site de Caracol. Pas de chance, aucun transport public ne va là-bas et les tour operators en profitent donc pour s'en mettre plein les poches. Des tarifs vraiment excessifs, en dollars US, qui nous ont fait changer d'avis. On a quand même pu visiter deux sites plus près de San Ignacio, dont l'un d'eux, celui de Xunantunich, est vraiment très très beau. L'autre Caha Pech, est tout petit et peu de temples ont été sortis de terre, mais le côté sauvage nous a plut.

Comme nous ne sommes pas des touristes pressés, on peut rester des heures dans les ruines, à regarder les papillons, à écouter les oiseaux... Ce matin à Xunantunich, les singes hurleurs ont fait un show accrobatique dans les arbres, et « chico » le singe araignée (ainsi nommé par le militaire en poste en haut de la pyramide), a mangé ses fruits à la cime des arbres, tranquille quoi! Nous sommes donc en mesure de vous affirmer que les singes araignés sont super agiles et que les singes hurleurs, à l'image de leurs cris, sont des gros bourrins qui se jettent du haut des branches sans aucune grâce... de vrais starlettes tout de même!
Les militares de Xunantunich confirment que les militaires beliziens sont peace and love. Appeler un singe par son petit nom et s'allonger par terre à l'ombre pour « surveiller » le site, c'est plutôt cool non?

lundi 16 novembre 2009




Nous avons laissé la jolie San Cristobal le 2 novembre sous une pluie battante pour descendre un poil plus au sud vers une autre jolie ville du Chiapas, Comitan... un vrai temps de toussaint, les pieds mouillés et les K-way sur le dos...

En fait, on est allé jusqu'à Comitan pour aller voir un petit coin de nature, tout près de la frontière avec le Guatemala, où paraît-il que les eaux des lacs ont des couleurs différentes « du bleu au vert émeraude, en passant par le violet ». Evidemment, pas de beau temps, pas de jolies couleurs, mais on a quand même décidé d'aller y faire un tour... Notre bonne étoile nous a envoyé un agréable rayon de soleil, pas suffisant pour faire ressortir le violet de la laguna de Agua Tinta, mais assez pour qu'on fasse une chouette ballade en forêt, jusqu'à deux grottes de la fertilité. Ces grottes sont toujours utilisées par les indigènes et on y trouve des bougies fondues et des offrandes de fleurs...

Dans notre hotel à Comitan on a rencontré Julie et Mathieu (si si!), deux routards français très sympas avec qui on a bu une petite bière et mangé une torta (le sandwich local!). Mais la pauvre Julie a chopé une bonne vieille tourista et quand on les a quittés le lendemain, elle était en piteux état. Nous, on touche du bois, car pour le moment, tout va bien!!!

Des ruines, toujours des ruines....

De Comitan on a pris un minibus pour la ville d'Ocosingo. Une bonne gamelle en sortant du bus et deux genoux tous bleus plus tard, (avec le poids du sac je me suis sentie pendant deux seconde comme une tortue renversée!!!), nous avons atteint le site Maya de Tonina. Encore une fois, un site fabuleux, si ce n'est la pluie, la pluie et toujours la pluie... mais bon, au moins pas de bus de touristes pour gacher nos photos, c'est déjà ça!!!
Y'a pas à dire, mais on ne se lasse pas de visiter les ruines des civilisations précolombiennes... toutes différentes, toutes belles. Tonina est construite toute en hauteur. Les plateformes et les temples forment une espèce de pyramide géante à flanc de montagne. Et cette fois, on a pu pénétrer dans des galeries labyrinthiques et voir un peu l'intérieur des temples.

Après Tonina, on a pris la route de la célèbre cité de Palenque... On a dormi dans un endroit à quelques kilomètres des ruines, dans la forêt, entourés de singes hurleurs. La chambre, une cabane avec de simples moustiquaires comme fenêtres, était vraiment géniale et entourée d'une végétation fantastique.
Julie (la française de comitan) m'avait vivement recommandé de me méfier en allant aux toilettes, car il arrive fréquemment que des invités surprises (style énormes tarantules) te passent entre les jambes en plein pipi... Alors, inutile de vous dire que j'allais au toilettes avec mon garde du corps, qui montait la garde devant la porte. « Si t'en voit une tu tapes des pieds par terre, elle n'aime pas les vibrations ». Pas de tarantule! Ouf!
Par contre, le réveil avec les singes hurleurs est un moment assez impressionnant. Légère impression d'être entouré par des bestioles type gorilles, ours, lions... ça ressemble aussi au brâme du cerf. On ne sait pas quelle taille fait un singe hurleur, mais ça crie très fort!!!

Et puis, les ruines... les fameuses ruines de Palenque (merci Steph pour le conseil!!). Une véritable merveille perdue dans la jungle. Et dire que près de la moitié du site dort encore sous les arbres et la terre...
Le soleil a montré le bout d'un rayon, température idéale pour la visite, car en général, il fait une chaleur à crever à Palenque. On y a passé toute la matinée, on aurait pu y rester des heures de plus, la beauté du lieu nous a scotché!!!
Le détail d'une vieille fresque nous a interpelé... Il y a un petit cosmonaute!!!Les Mayas étaient de vrais visionnaires!!!
Ah et au fait... les Mayas prévoyaient aussi la fin du monde pour 2012... alors juste au cas où, profitez bien de la vie, on ne sait jamais!!!

Tabasco...

Retour au monde du XXIème siècle et direction Villahermosa, (état de Tabasco!!!), pour retrouver Marie-Ange, une très vieille copine qui vit au Mexique depuis un an et demi. Pour ceux qui connaissent Jacoy, Marie Ange est mon ancienne voisine de hameau, copine d'école primaire, et ses parents sont ma deuxième famille... Retrouvailles fortement arrosées et rencontre de tous ses amis mexicains...la fiesta façon mexicaine! Aïe aïe aïe...

D'habitude la moyenne des températures à Villahermosa est plus ou moins 40°c... Marie-Ange a donc emménagé dans une résidence avec piscine, ce qui n'est pas un luxe! David et moi avons gouté l'eau... mais pas de la piscine! Celle des pluies diluviennes qui s'abattent sur la ville depuis notre arrivée... On a juste eu une accalmie pour aller voir le centre de la ville lundi pendant deux heures et mardi, entre deux averses, on a pu aller visiter le parc de la Venta, où sont représentées la plupart de la faune et de la flore de la région de Tabasco et du Chiapas. Par contre on a subit une sale attaque de moustiques géants. Le pauvre David a encore été leur cible favorite. J'ai récolté une quinzaine de piqures sur les pieds et les épaules. C'est énorme pour moi qui ne me fais jamais piquer, mais ce n'est rien comparé à David et Marie ange!

Les « topes »...

Contrairement aux précédents voyages, on ne vous a pas trop parler des transports, excepté des longues heures de bus pour peu de kilomètres. On circule principalement avec des bus de 2ème classe, bien moins chers que les autres. Et vraiment, pour le prix du billet, souvent quelques dizaines de pesos, le service est plutôt correct. On peut aller partout, on n'attend pas trop (exceptionnellement on a dû attendre que le fourgon soit plein avant de partir, mais c'est arrivé une seule fois pour le moment), on n'est pas complètement écrasés par les gros mexicains... enfin ça va quoi!

Mais il y a une chose au Mexique, qui plombe tous les transports (voitures, bus de 1ère et 2nde classe... tout), ce sont les « topes »... les dos d'âne... un véritable cauchemar qui commence à sérieusement à nous taper sur le système. Je commence même à me dire « vive le radar automatique français » (c'est vous dire à quel point j'en suis!!!) :-)

Il y a des topes partout. Des petits, des gros, des visibles, des invisibles... voilà pourquoi le temps de circulation triple pour des courtes distances... rien à voir avec les virages des routes de montagne...
le tope est toujours là où tu ne l'attends pas, invisible car la peinture est trop vieille... Les chauffeurs, lancés à toute vitesse freinent... pilent... mais trop tard, Bam... un gros coup dans le dos. Et puis quand ils le voient à temps, les amortisseurs des bus n'étant pas tout neufs, on ralentit, on passe quasiment à l'arrêt, et on repart. On reprend tant bien que mal un peu de vitesse, et pouf rebelote!!!! AAAAAAHHHHHH!!!!

Le Yucatan

Nous avons laissé la pluie de Villahermosa et avons entamé la dernière partie de notre périple au Mexique, dans la péninsule du Yucatan. 1ère halte de la péninsule, Campeche. Campeche est une jolie ville coloniale, dans les tons pastel et plutôt calme. Un peu trop peut-être! Pas de bar très sympa pour boire une petite bière le soir. On a quand même dégoté le toit d'une auberge de jeunesse avec une belle vue, où ils vendent des canettes... beau couché de soleil en prime, génial!!!
Après Campeche on a pris un bus de nuit direction Cancun. On ne voulait en aucun cas rester à Cancun, le paradis des gros américains qui on fait de cette belle côte une sorte de Palavas les flots mexicain, encore plus moche que celui qu'on connait!!! On nous avait assuré qu'il y avait des bateaux pas chers pour Cuba alors on a tenté le coup, même si on avait un gros doute car tous les forums de voyage assuraient le contraire. Plan foireux, on aurait mieux fait d'écouter internet! Alors on a décidé d'aller à Tulum, un autre site Maya, mais en bord de mer celui ci.

Tulum... aaaahhh Tulum....
Si la plage de Mazunte coté pacifique était merveilleuse, Tulum, « déchire grave » aussi!!! ça ressemble encore plus à une carte postale: sable blanc, eau turquoise, cocotiers, vue sur les ruines depuis la plage... le rêve... Le rêve je vous dis. Le seul hic reste le prix des cabanas et des restos, bien plus chers qu'à Mazunte (qui remporte la palme de la plage mexicaine).
En général on visite les sites archéologiques le matin, pour échapper à la cohue des touristes, mais ici, la lumière est bien plus belle en fin d'après midi donc on a dû se fondre dans la masse. Il faut dire qu'on est en basse saison, et que la foule reste raisonnable. Et comme on prend le temps, on peut se permettre d'attendre qu'il y ait un peu moins de monde devant un temple pour prendre une photo. C'est ça le luxe pour nous... passer trois ou quatre heures dans un site où la majorité des gens reste 1 ou 2 heures, se prend en photo et repart!

Dans la série on a de la chance...
L'année dernière au Venezuela, alors que nous campions en pleine jungle sans lampe de poche et que l'on ne disposait que d'une bougie, nous avions trouvé une petite lampe, accrochée à un arbre, sur un sentier assez peu fréquenté. Précisons que la lampe avait une pile et, qu'hormis un léger faux contact, elle marchait plutôt bien.
Hier, David nageait dans cette eau magnifique au milieu des poissons et faisait un peu de snorkeling avec ses lunettes de natation, et moi j'attendais sur la plage en me disant que je devrais vraiment investir dans un masque pour qu'on puisse nager ensemble, quand il est revenu avec un masque à la main. Oui oui! Trouvé au fond de l'eau dans les algues! Un côté qui tient la lanière est cassée, mais il est pile poil à ma taille. On a réparé ça avec un bout de ruban et ça tient impeccable! J'ai testé hier matin!
Je ne suis pas allée aussi loin que David dans l'exploration des fonds marins, mais il a vu un poisson ENORME. Ça l'a un peu refroidi, il a vite fait demi tour, mais dix mètres et quelques beaux poissons plus loin, il était à nouveau tout content!!!

Bientôt un nouveau pays……

mardi 3 novembre 2009

Le Chiapas...


Le Chiapas...

Après notre petite étape au bord du pacifique, nous sommes partis dans les montagnes du Chiapas.

En arrivant au Mexique, nous avons acheté une carte du pays (on aime bien les cartes... savoir où on se trouve et voir dans quelle direction aller!). En observant la carte, on est tombé sur une petite ville du Chiapas qui s'appelle Arriaga... Bingo! Bin oui... pour une fille qui a grandit en Ariège et un ex-banlieusard qui y passe nombre de ses week-ends, fallait bien faire un saut dans un village qui s'appelle Arriaga et qui en plus, est la 09ème municipalité du Chiapas.

Et quoi de mieux qu'un petit village, perdu dans la montagne, situé tout près d'Arriaga, qui s'appelle Tierra y Libertad? Vraiment, y'a des choses qui ne s'inventent pas!

Alors nous voilà partis pour Arriaga et Tierra y Libertad! Après une nuit chaotique dans le bus (qui est arrivé dans un bled paumé au milieu de la nuit et non au petit matin comme prévu), on est arrivé à Tonala. Deux heures d'attente, puis un autre bus pour Arriaga. 5H du mat' et des brouettes... la ville dormait encore, et nous, on était vraiment au radar... David a eu une forte envie de s'en fumer une, ce que je lui ai formellement interdit... grrr! Bonjour l'humeur!!!

Petit à petit la ville s'est réveillée. On a fait un petit tour... déception, il n'y avait absolument rien d'intéressant. On a donc décidé d'aller à Tierra y Libertad sans perdre de temps.

Là où ça se complique, c'est quand il y a deux Tierra y Libertad près d'Arriaga. Le Tierra qu'ils connaissent n'est pas très loin d'Arriaga mais n'est pas sur notre carte, et le Tierra où on voulait aller, personne ne pouvait nous dire comment s'y rendre! Mal barrés!

Après plusieurs tentatives, carte à la main pour leur montrer qu'on était pas si débiles que ça et qu'il existe bien un autre Tierra y Libertad, quelqu'un nous a aiguillé dans la bonne direction.

Ce n'est pas sans appréhension que nous nous sommes embarqués dans le petit bus (le plus pourri depuis le début de notre séjour) qui devait nous mener à destination. Après la déception d'Arriaga, personne qui ne connaissait le bled (qui évidemment n'est pas indiqué dans le guide), ne pas savoir s'il y avait un endroit où dormir le soir.... Bref je ne sais pas si c'est notre neurone « land and freedom-Ken Loachien » qui nous a convaincu de nous lancer dans l'aventure, mais on y est allé quand même!

Après deux heures de bus sur une très belle route, un changement et encore deux heures de bus, mais sur une piste poussièreuse cette fois, nous voici enfin au bout de la route.

Tierra y Libertad

C'est quand même un nom qui sonne bien non?

Je ne sais pas si c'est grâce à notre bonne étoile, mais notre coup de folie nous a bien réussi. Dans le bus j'étais assise à coté d'un curieux qui me posait plein de questions... j'arrive à glisser dans la conversation (enfin conversation est un bien grand mot car j'avais un peu de mal à le comprendre!) la question qui nous préoccupe le plus, « où dormir à Tierra? » La seule chose que je comprend, c'est « Comisariado »... euh quoi? Après quelques instants de reflexion, on comprend que non... il n'y a pas d'endroit où dormir... Aïe!

Mais pas de souci, le monsieur curieux et le chauffeur nous disent d'aller voir comisariado... Et là, on comprend que le fameux comisariado est en fait le chef/maire du village, ou quelque chose dans le genre.

Remballant notre réserve, on s'est glissé dans la peau d'Antoine de Maximy et on a fait notre remake de« J'irai dormir chez vous ». on a donc débarqué chez M. le maire. Lui et sa famille nous ont accueilli chaleureusement. On y est resté deux nuits.

On a eu l'occasion de faire une ballade, qui s'est transformée en petite rando quand, au milieu de la forêt et des plantations de café, oh surprise, un « buenos dias » nous a fait sursauter et Juan a débarqué de nul part sur sa mule!

Il nous a expliqué que le maire avait eu peur qu'on se perde alors il l'a envoyé nous guider dans le coin. Juan, un très très gentil mexicain qui parlait tout doucement, nous a donc servi de guide. Après plusieurs heures de marche (on pensait qu'on allait au moins arriver dans le repère du sous commandant Marcos), on est arrivé dans la cahute de son père, perdue dans la montagne et la forêt tropicale. Encore un fois, on a fait deux belles rencontres. Juan et José (le papa) vivent de leurs petites plantations de café et de palme. Ils expédient la feuille de palme aux Etats-Unis et vendent leur café à une coopérative de la ville d'a côté. José était tout content de voir deux touristes dans son trou paumé.

Je peux vous dire, que le café du Chiapas, il faut aller le chercher loin en haut de la montagne... je n'ai pas osé demander combien ils le vendent, mais ça nous aurait donné une idée de combien les industriels occidentaux s'en mettent plein les poches! Bref...

La ballade dans cette végétation était fabuleuse... on a vu plein de vilaines grosses araignées sur leur toile et même la queue d'un serpent... comme David l'a écrit dans son carnet, le mélange étrange de pins et plantes tropicales est superbe.

Après la rando, la femme du « chef » (le comisariado) comme ses enfants l'appellent, nous a servi un autre excellent repas et nous a fait goûter la chayote. Un légume qui a l'aspect d'un très gros avocat mais qui a plutot le goût d'une courgette, très bon. On avait mille questions à poser au chef, mais il n'était pas là très souvent...

San Cristobal

Après notre halte à Tierra y Libertad, nous avons continué notre route révolutionnaire en allant à San Cristobal de las Casas, berceau des révoltes des paysans zapatistes.

La ville est très jolie, mais il y a un peu trop de touristes a notre goût... Mais bon, le charme de la ville a prit le dessus et on a décidé de se poser quelques jours ici. A vrai dire, la mauvaise nuit dans le bus, la longue attente a Arriaga, les heures de bus, et le port du sac à dos, on fini de nous convaincre. David avait mal au dos, et moi aussi. On a dégotté un hotel/ auberge de jeunesse tranquille, pas cher, où il y a un coin cuisine... en plus on est les seuls dans l'hotel, c'est cool!

San Cristobal est donc le berceau du EZLN (Ejercito Zapatista de Libéracion Nacional) et ça se voit. Tags militants, poupées cagoulée, cartes postales du sous commandant Marcos... on est dans l'ambiance, ça nous plait.

Il y a beaucoup d'indigènes dans la ville, c'est bien. Beaucoup de femmes portent les habits traditionnels contre quelques hommes seulement. Les femmes ont des grosses jupes en moumoute noire, une large ceinture pour tenir la jupe et des hauts assez colorés. Les rares hommes en habits traditionnels portent des ponchos en moumoute blanche et des chapeaux de cow boy. A vrai dire il y a plusieurs tenues indiennes, qui correspondent aux différents villages.

Quand David passe à coté d'un indien, on ne peut pas s'empêcher de rire... On dirait un géant dans un monde de playmobiles!

Nous qui adorons les marchés... et bien là, on est servit... Le Marché de San Cristobal est absolument incontournable. Tous les indiens du coin descendent vendre leurs produits ou faire les courses... il y a des centaines de photos qu'on aurait voulu prendre, mais c'est pas facile.

Les gosses sont tous à croquer, les vieilles ont des visages inoubliables... on se régale!

Mais malheureusement on ressent quand même la différence entre les mexicains descendants de colons et les indigènes. Ce n'est pas pour rien que le zapatisme est encore très très présent. Devant la cathédrale, des indigènes expulsés de leurs terres ont monté un campement sous des bâches et espèrent ne pas tomber dans l'oubli. Ça me renvoit à mes traductions et à mes pauvres défenseurs tabassés, emprisonnés ou pire... qui se battent pour les mêmes choses. On aimerait que leur gouvernement les aide au lieu de les enfoncer encore plus dans la misère.

Pour le coté culture, on est allé visiter le centre de la médecine maya, où il y a un petit musée. C'était vraiment très instructif. A la sortie il y a une pharmacie/herboristerie maya et je décide d'aller montrer mes mains. Le pharmacien ou médecin, un homme très gentil, mais dont on ne saura jamais s'il était bourré, regarde mes mains, me prend le pouls à plusieurs endroits du corps (la médecine par le pouls fait partie des traditions mayas) et me tend un flacon de gouttes pour la... (je vous interdis de rire) « debilidad »... Mais non, ne riez pas, je ne suis pas débile (enfin pas encore), debilidad signifie faiblesse. Il m'a expliqué que ça venait du sang. La plante dans les gouttes est du romarin... tiens donc! A chaque fois on y revient, décidemment, même dans un pays où il y a des milliers de variétés de plantes, c'est le romarin qu'il me faut!

Au Mexique, la fête des morts est un évènement très important. Les traditions catholiques se mêlent aux croyances locales et ça donne un mélange haut en couleurs. Des petits squelettes vêtus de toutes sortes de costumes sortent des placards, des autels magnifiques, fais de fleurs, de plantes et de bougies, se dressent partout dans la ville... Mais attention... rien a voir avec Halloween. Même si c'est populaire ici aussi, c'est un peu à part.
Les cimetières, déjà très colorés, sont nettoyés et les tombes joliment décorées. Au village indien de Chamula, à 10 km de San Cristobal, les petites tombes en terre constrastent avec les tombes gigantesques en béton de San Cristobal.

Nous avons quand même laissé les montagnes de San Cristobal une matinée pour descendre au Canyon de Sumidero. Une très belle balade en bâteau au fond d'un canyon avec des falaises de 1000 m au dessus de nos têtes... crocodiles qui prennent le soleil sur les rives du fleuve, singes araignés qui squattent les arbres, oiseaux pêcheurs...

La route entre San Cris et le Canyon est impressionnante. On se croirait presque dans un avion qui traverse les nuages. En relativement peu de Km, on passe de plus de 2400m à 500m...

L'avantage d'être seuls dans un petit hotel de famille, c'est que la patronne, qui cuisine sur place, nous a fait goûter un désert spécial de la fête des morts, un vrai délice! J'ai la recette! Et Samedi, on a eu droit a deux tacos vraiment bons eux aussi!

Bon y'a pas à dire... mais on a plutot la belle vie!