mardi 3 novembre 2009

Le Chiapas...


Le Chiapas...

Après notre petite étape au bord du pacifique, nous sommes partis dans les montagnes du Chiapas.

En arrivant au Mexique, nous avons acheté une carte du pays (on aime bien les cartes... savoir où on se trouve et voir dans quelle direction aller!). En observant la carte, on est tombé sur une petite ville du Chiapas qui s'appelle Arriaga... Bingo! Bin oui... pour une fille qui a grandit en Ariège et un ex-banlieusard qui y passe nombre de ses week-ends, fallait bien faire un saut dans un village qui s'appelle Arriaga et qui en plus, est la 09ème municipalité du Chiapas.

Et quoi de mieux qu'un petit village, perdu dans la montagne, situé tout près d'Arriaga, qui s'appelle Tierra y Libertad? Vraiment, y'a des choses qui ne s'inventent pas!

Alors nous voilà partis pour Arriaga et Tierra y Libertad! Après une nuit chaotique dans le bus (qui est arrivé dans un bled paumé au milieu de la nuit et non au petit matin comme prévu), on est arrivé à Tonala. Deux heures d'attente, puis un autre bus pour Arriaga. 5H du mat' et des brouettes... la ville dormait encore, et nous, on était vraiment au radar... David a eu une forte envie de s'en fumer une, ce que je lui ai formellement interdit... grrr! Bonjour l'humeur!!!

Petit à petit la ville s'est réveillée. On a fait un petit tour... déception, il n'y avait absolument rien d'intéressant. On a donc décidé d'aller à Tierra y Libertad sans perdre de temps.

Là où ça se complique, c'est quand il y a deux Tierra y Libertad près d'Arriaga. Le Tierra qu'ils connaissent n'est pas très loin d'Arriaga mais n'est pas sur notre carte, et le Tierra où on voulait aller, personne ne pouvait nous dire comment s'y rendre! Mal barrés!

Après plusieurs tentatives, carte à la main pour leur montrer qu'on était pas si débiles que ça et qu'il existe bien un autre Tierra y Libertad, quelqu'un nous a aiguillé dans la bonne direction.

Ce n'est pas sans appréhension que nous nous sommes embarqués dans le petit bus (le plus pourri depuis le début de notre séjour) qui devait nous mener à destination. Après la déception d'Arriaga, personne qui ne connaissait le bled (qui évidemment n'est pas indiqué dans le guide), ne pas savoir s'il y avait un endroit où dormir le soir.... Bref je ne sais pas si c'est notre neurone « land and freedom-Ken Loachien » qui nous a convaincu de nous lancer dans l'aventure, mais on y est allé quand même!

Après deux heures de bus sur une très belle route, un changement et encore deux heures de bus, mais sur une piste poussièreuse cette fois, nous voici enfin au bout de la route.

Tierra y Libertad

C'est quand même un nom qui sonne bien non?

Je ne sais pas si c'est grâce à notre bonne étoile, mais notre coup de folie nous a bien réussi. Dans le bus j'étais assise à coté d'un curieux qui me posait plein de questions... j'arrive à glisser dans la conversation (enfin conversation est un bien grand mot car j'avais un peu de mal à le comprendre!) la question qui nous préoccupe le plus, « où dormir à Tierra? » La seule chose que je comprend, c'est « Comisariado »... euh quoi? Après quelques instants de reflexion, on comprend que non... il n'y a pas d'endroit où dormir... Aïe!

Mais pas de souci, le monsieur curieux et le chauffeur nous disent d'aller voir comisariado... Et là, on comprend que le fameux comisariado est en fait le chef/maire du village, ou quelque chose dans le genre.

Remballant notre réserve, on s'est glissé dans la peau d'Antoine de Maximy et on a fait notre remake de« J'irai dormir chez vous ». on a donc débarqué chez M. le maire. Lui et sa famille nous ont accueilli chaleureusement. On y est resté deux nuits.

On a eu l'occasion de faire une ballade, qui s'est transformée en petite rando quand, au milieu de la forêt et des plantations de café, oh surprise, un « buenos dias » nous a fait sursauter et Juan a débarqué de nul part sur sa mule!

Il nous a expliqué que le maire avait eu peur qu'on se perde alors il l'a envoyé nous guider dans le coin. Juan, un très très gentil mexicain qui parlait tout doucement, nous a donc servi de guide. Après plusieurs heures de marche (on pensait qu'on allait au moins arriver dans le repère du sous commandant Marcos), on est arrivé dans la cahute de son père, perdue dans la montagne et la forêt tropicale. Encore un fois, on a fait deux belles rencontres. Juan et José (le papa) vivent de leurs petites plantations de café et de palme. Ils expédient la feuille de palme aux Etats-Unis et vendent leur café à une coopérative de la ville d'a côté. José était tout content de voir deux touristes dans son trou paumé.

Je peux vous dire, que le café du Chiapas, il faut aller le chercher loin en haut de la montagne... je n'ai pas osé demander combien ils le vendent, mais ça nous aurait donné une idée de combien les industriels occidentaux s'en mettent plein les poches! Bref...

La ballade dans cette végétation était fabuleuse... on a vu plein de vilaines grosses araignées sur leur toile et même la queue d'un serpent... comme David l'a écrit dans son carnet, le mélange étrange de pins et plantes tropicales est superbe.

Après la rando, la femme du « chef » (le comisariado) comme ses enfants l'appellent, nous a servi un autre excellent repas et nous a fait goûter la chayote. Un légume qui a l'aspect d'un très gros avocat mais qui a plutot le goût d'une courgette, très bon. On avait mille questions à poser au chef, mais il n'était pas là très souvent...

San Cristobal

Après notre halte à Tierra y Libertad, nous avons continué notre route révolutionnaire en allant à San Cristobal de las Casas, berceau des révoltes des paysans zapatistes.

La ville est très jolie, mais il y a un peu trop de touristes a notre goût... Mais bon, le charme de la ville a prit le dessus et on a décidé de se poser quelques jours ici. A vrai dire, la mauvaise nuit dans le bus, la longue attente a Arriaga, les heures de bus, et le port du sac à dos, on fini de nous convaincre. David avait mal au dos, et moi aussi. On a dégotté un hotel/ auberge de jeunesse tranquille, pas cher, où il y a un coin cuisine... en plus on est les seuls dans l'hotel, c'est cool!

San Cristobal est donc le berceau du EZLN (Ejercito Zapatista de Libéracion Nacional) et ça se voit. Tags militants, poupées cagoulée, cartes postales du sous commandant Marcos... on est dans l'ambiance, ça nous plait.

Il y a beaucoup d'indigènes dans la ville, c'est bien. Beaucoup de femmes portent les habits traditionnels contre quelques hommes seulement. Les femmes ont des grosses jupes en moumoute noire, une large ceinture pour tenir la jupe et des hauts assez colorés. Les rares hommes en habits traditionnels portent des ponchos en moumoute blanche et des chapeaux de cow boy. A vrai dire il y a plusieurs tenues indiennes, qui correspondent aux différents villages.

Quand David passe à coté d'un indien, on ne peut pas s'empêcher de rire... On dirait un géant dans un monde de playmobiles!

Nous qui adorons les marchés... et bien là, on est servit... Le Marché de San Cristobal est absolument incontournable. Tous les indiens du coin descendent vendre leurs produits ou faire les courses... il y a des centaines de photos qu'on aurait voulu prendre, mais c'est pas facile.

Les gosses sont tous à croquer, les vieilles ont des visages inoubliables... on se régale!

Mais malheureusement on ressent quand même la différence entre les mexicains descendants de colons et les indigènes. Ce n'est pas pour rien que le zapatisme est encore très très présent. Devant la cathédrale, des indigènes expulsés de leurs terres ont monté un campement sous des bâches et espèrent ne pas tomber dans l'oubli. Ça me renvoit à mes traductions et à mes pauvres défenseurs tabassés, emprisonnés ou pire... qui se battent pour les mêmes choses. On aimerait que leur gouvernement les aide au lieu de les enfoncer encore plus dans la misère.

Pour le coté culture, on est allé visiter le centre de la médecine maya, où il y a un petit musée. C'était vraiment très instructif. A la sortie il y a une pharmacie/herboristerie maya et je décide d'aller montrer mes mains. Le pharmacien ou médecin, un homme très gentil, mais dont on ne saura jamais s'il était bourré, regarde mes mains, me prend le pouls à plusieurs endroits du corps (la médecine par le pouls fait partie des traditions mayas) et me tend un flacon de gouttes pour la... (je vous interdis de rire) « debilidad »... Mais non, ne riez pas, je ne suis pas débile (enfin pas encore), debilidad signifie faiblesse. Il m'a expliqué que ça venait du sang. La plante dans les gouttes est du romarin... tiens donc! A chaque fois on y revient, décidemment, même dans un pays où il y a des milliers de variétés de plantes, c'est le romarin qu'il me faut!

Au Mexique, la fête des morts est un évènement très important. Les traditions catholiques se mêlent aux croyances locales et ça donne un mélange haut en couleurs. Des petits squelettes vêtus de toutes sortes de costumes sortent des placards, des autels magnifiques, fais de fleurs, de plantes et de bougies, se dressent partout dans la ville... Mais attention... rien a voir avec Halloween. Même si c'est populaire ici aussi, c'est un peu à part.
Les cimetières, déjà très colorés, sont nettoyés et les tombes joliment décorées. Au village indien de Chamula, à 10 km de San Cristobal, les petites tombes en terre constrastent avec les tombes gigantesques en béton de San Cristobal.

Nous avons quand même laissé les montagnes de San Cristobal une matinée pour descendre au Canyon de Sumidero. Une très belle balade en bâteau au fond d'un canyon avec des falaises de 1000 m au dessus de nos têtes... crocodiles qui prennent le soleil sur les rives du fleuve, singes araignés qui squattent les arbres, oiseaux pêcheurs...

La route entre San Cris et le Canyon est impressionnante. On se croirait presque dans un avion qui traverse les nuages. En relativement peu de Km, on passe de plus de 2400m à 500m...

L'avantage d'être seuls dans un petit hotel de famille, c'est que la patronne, qui cuisine sur place, nous a fait goûter un désert spécial de la fête des morts, un vrai délice! J'ai la recette! Et Samedi, on a eu droit a deux tacos vraiment bons eux aussi!

Bon y'a pas à dire... mais on a plutot la belle vie!


2 commentaires:

  1. BEH VA FALLOIR QUE JE VIVE LÀ BAS : ENFIN UN PAYS À MA TAILLE ;-)
    HAVE FUN
    Stéphane

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  2. c'est vraiment bon de se reponger dans tout ça, j ai tout plein de souvenirs qui remontent qd je vous lis, et l envie de repartir dans le coin qui chatouille mes pieds!!! profitez encore et encore pour nous....

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