mardi 8 décembre 2009






ENFIN! ENFIN! ENFIN!

Par une belle journée de printemps à Toulouse, alors que je cherchais une destination pour voyager, j'ai été contaminée par un virus rare, un virus tenace, un virus incurable... Non, pas celui de la grippe A dite Mexicaine (qui d'ailleurs, a touché plusieurs membres de ma famille coté Lledos), mais par le virus du Guatemala.
Une véritable obsession était née: aller au Guatemala. J'ai transmis ce virus à David, nous avons bassiné tout le monde avec ce petit pays d'Amérique Centrale, connu pour ses tremblements de terres, ouragans, volcans ou gangs ultra-violents. Mais rien à faire, aucun traitement pour soigner ce virus: peur de se faire trucider au coin d'une rue, rien; voyage éventuel au Vietnam pour aller voir mon cousin, pas d'effet; et un voyage en Indonésie? pays d'Asie que David a beaucoup aimé, nada;
Aucune destination ne m'inspirait plus que le Guatemala et David était conquis...

Après avoir braver les avertissements de Mamie Annie (« mais vous êtes fous, il y a trop d'arbres là-bas, et la grippe, et les enlèvements... »), après avoir traversé le Mexique sans tourista et sans rencontrer un guerillero caché derière un cactus, après avoir survécus aux poulet/riz/haricots beliziens à tous les repas, nous avons ENFIN atteint le Guatemala! Changement de guide, nous avons remisé le Moonbook au fond du sac et sorti notre Lonely Planet tout beau tout chaud, choisi et acheté avec amour avant le départ.

Alors autant vous dire, qu'après avoir traversé la frontière, j'avais la gorge serrée et j'ai dû contenir quelques larmes d'émotion, pour ne pas paraître trop fleur bleue...

ça va être difficile de raconter tout ce qu'on ressent ici. Pour le moment, cette partie de notre voyage est placée sous le signe de la rencontre.

Il y a d'abord eu la tranquille étape dans le village d'El Remate, sur les rives du lac Peten Itza. Un petit village paisible, ou les cochons se mélangent aux chiens et aux poules, ou les enfants jouent au foot au coucher de soleil, où les femmes font gaiement la lessive dans le lac pendant que les hommes y lavent leurs motos un peu plus loin... Nous y avons aussi découvert les Chocobananos. La recette la plus simple, mais une douce révolution dans notre quotidien de voyageurs!
A El Remate, nous avons rencontré un couple de jeunes français, avec deux marmots, qui après un voyage en amérique centrale, ont eu un énorme coup de coeur pour ce village. Ils ont acheté une petite maison qu'ils retapent. Ça fait du bien de voir ces jeunes et leurs gamins, dont la petite dernière, Chloé, à tout juste 3 mois et demi.

Ensuite il y a eu Tikal. Tikal, ou le summum de la beauté d'un site Maya. Une perle littéralement perdue dans la jungle. Si chaque site nous a énormément plus, Tikal reste le plus étonnant avec ses temples vertigineux qui perçent la canopée de la forêt tropicale. Vertige en haut du Temple V, mais la vue imprenable, les cris des singes hurleurs et la douceur du soleil qui perce les nuages seront inoubliables.
Tikal est un site immense, et une infime partie a été mise à jour, le reste dort encore sous les arbres, les lianes, les plantes. Les chemins entre les temples serpentent dans la forêt, et le risque est de recevoir un fruit ou un bout de branche à cause des singes qui s'agitent au dessus de la tête.

Après Tikal, nous avons passé deux jours à Flores. Une toute petite ville sur une presqu'ile de l'autre côté du lac de Peten Itza. La ville tranquille. Le « parque central » et l'église sont nichés en haut d'une mini colline et la vue sur le lac est superbe. Au milieu de la place, trône un gigantesque sapin de Noël sponsorisé par Gallo, le bière guatémaltèque, ça fait son effet!
Au détour d'une rue quasi déserte, sous un soleil de plomb (faut vraiment être un touriste pour sortir à cette heure là de la journée!), nous avons croisé Julia (et non Julie!) et Mathieu, les deux français rencontrés à Comitan au Mexique. On était ravis de voir que Julia allait bien après le passage mal à l'estomac de Comitan. Ils ont fait le chemin inverse du notre et c'était vraiment cool de les revoir et de pouvoir leur parler du Belize et de connaître leurs aventures au Guate.

Puis direction Las Conchas, un site naturel perdu dans la région de l'Altaverapaz. L'aventure commence! Nous voici embarqués dans un minibus, sur une longue piste (alors que notre jolie carte achetée en France indiquait une route secondaire!). Après un trajet assez drôle, où le chauffeur tentait de verser une bouteille dans une autre tout en conduisant alors que son « ayudante » (son assistant), se roulait les pouces, nous sommes arrivés à un croisement à 3-4km de Las Conchas. L'ayudante nous a laissé là avec nos sacs, en disant qu'un bus allait passer d'ici 20 minutes. Mais comme nous commençons à avoir un peu d'expérience en matière de transport, nous avons demandé à la petite tienda (boutique très rudimentaire où on trouve beaucoup de chips et de sodas), et la dame nous a dit que le bus était déjà passé.
Alors, j'ai pris mon courage à deux mains, enfin, surtout à deux pieds! David lui était en grande forme (il court partout depuis qu'il a arrêté de fumer). Nous avons entamer la marche, et il faisait chaud.... très très chaud! Et je me disais: « Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Mais pourquoi est ce qu'on a toujours des idées farfelues , pourquoi cherche-t'on des endroits pas touristiques, où les bus sont rares, où on ne sait même pas si l'hotel est ouvert, où il n'y a pas de resto.... », mais j'étais rattrapée par des « mais P**ain , que c'est beau! » et David de me motiver « on va pouvoir se baigner, il y a des cascades, regarde comme c'est beau... on se croirait au Vietnam ».
Et oui, en effet, dans cette partie du Guate il y a le phénomème carstique (si vous n'avez pas fait de géomorphologie comme David, cherchez sur internet, ça vaudra mieux que mes explications à deux sous!!!).
Lorsque nous avons enfin atteint les cascades, après avoir sué 10 litres d'eau et usé nos souliers (parce que oui, 4 km à pieds ça use les souliers!), la déception totale! Les berges des bassins et des petites cascades étaient envahies d'hommes avec des machètes qui buvaient des bières, un petit mur d'enceinte musique hurlante, des grillades... pas le coin de paradis tant espéré!

Alors on a décidé de faire demi-tour et de marcher jusqu'à un hôtel qui était indiqué 1km avant. Je me suis assise, dégoutée et découragée de devoir repartir en arrière. David venait à peine de finir de me dire « on ne peut pas avoir de la chance à tous les coups » lorsque nous avons entendus un « Hello » et deux « Hola ». On a levé la tête et on a vu s'avancer vers nous deux hommes et une femme. Ils nous ont demandé si l'hôtel était là. On leur a dit que non et que l'ambiance aux cascades n'était pas terrible. C'était Maria Carmen (dite Maykam), Al et Jamil, nos sauveurs... ils nous ont proposé de nous ramener en voiture jusqu'à l'hôtel. Si nous n'avons pas de la chance, alors je ne sais pas ce que c'est, mais en tout cas, moi je n'en reviens toujours pas.

Al a écrit le guide touristique américain Moonbook Guatemala et fait la mise à jour du guide. Il a embauché Maykam, une guatélamtèque de la région et Jamil son assistant, pour qu'ils le guident dans l'Altaverapaz. Maykam s'est conduite comme une véritable maman avec nous. C'est une femme formidable qui déborde d'énergie! L'hôtel où nous avons débarqué était fermé, mais Maykam a sorti son speech au gardien et a négocié qu'on puisse tous rester dormir. Comme Al est aussi photographe et qu'il travaille pour l'institut national de tourisme du Guatemala, il devait retourner aux cascades. Le temps de prendre quelques clichés et Maykam nous avait fait servir des grillades et des bières!!! En fait, cette réunion masculine est organisée par le patron d'une plantation de palmiers, pour ses ouvriers qui finissent la saison. On a donc manger et bu aux frais du boss!!!!

Al, qui devait se rendre dans un autre très beau site naturel le lendemain, nous a proposé de nous emmener avec eux. Nous les avons suivis car c'était dans notre programme. Nous avons donc pris place à bord du pick-up confortable de Maykam et suivi une autre longue piste de terre, bien défoncée! Arrivés à Semuc Champey, on a était éblouis par la beauté des lieux. Un peu comme à Las Conchas, il s'agit de petites cascades et de bassins d'eau limpide, mais bleue turquoise.

Encore une fois, comme Al voulait prendre des photos, mais nocturnes cette fois, Maykam a négocié pour qu'on puisse tous rester à la tombée de la nuit, et c'était la pleine lune. Attention le privilège!
Trâces de jaguar toutes fraîches, kinkajou (qui nous a presque déféqué sur la tête), grosse araignée bien flippante... mais une lumière fabuleuse sur les cascades et les gorges au dessus.
Merci Al, Maykam et Jamil pour ce moment inoubliable.

Nous avons dit au revoir à nos sauveurs et nous sommes restés à Lanquin, un village tout près de Semuc Champey. On a visité des grottes très belles, mais malheureusement la lumière était en panne et c'était donc assez limité avec nos petites lampes.
Près de la jolie rivière de Lanquin, nous avons célébré nos deux mois de voyage... oui déjà deux mois... plus que neuf... snif!!!!! :-)
Difficile de se croire en décembre et l'esprit de Noël est bien loin de nous, malgré quelques guirlandes et déco!

Quelques heures de piste plus tard, et une halte d'une nuit dans la ville de Coban, et nous sommes arrivés à la Laguna Lachua. Un lac magnifique au milieu d'un parc naturel bien protégé et préservé. Après une bonne heure de marche (mais sans les sacs à dos cette fois! On avait pu les laisser à l'entrée du parc) on a découvert un lieu absolument splendide. Une eau plus bleue et limpide que dans une piscine, des dizaines de papillons, des oiseaux non-identifiés mais très beaux, des toucans, un gros lézard qui courre sur ses deux pattes arrières façon dynosaure, un serpent dans la forêt et un serpent dans l'eau (qui ne sont pas des plus sympathiques parait-il), une tarantule pour David, une araignée énorme et repoussante qui squattait la douche, et une souris excitée qui nous a fait un show le soir pour nous empêcher de dormir (elle a même pissé sur mon lit à travers la moustiquaire!). A la laguna nous avons fait la connaissance de Julio et Michelle, un couple de Guatemala Ciudad venu prendre l'air de la campagne. Encore une fois, des jeunes adorables et pleins de vie.
Et puis dans la série « j'ai de la chance quand je nage », David sort de l'eau mort de rire avec un joli billet de 20 quetzales (environ 2 euros, soit un repas dans un comedor!).

Nous avons laissé le climat tropical de l'Altaverapaz pour nous diriger vers les montagnes de Cuchumatanes. Entre les villes Playa Grande et Barillas, nous avons pris place à bord d'un pick-up. La piste est si mauvaise qu'aucun bus ne relie les deux villes. La route à été très interressante car nous étions assis avec le conducteur, Joshue. Très bavard, il nous a posé beaucoup de questions sur la France. Des questions parfois très naïves car il pense que la France est un pays parfait, où tout est moderne, où tout fonctionne bien, un pays sans corruption où les politiciens s'occupent du peuple et un pays où il n'y a que du fromage industriel. On lui a raconté la neige, les montagnes qui blanchissent et le ski!
Lui nous a raconté sa vie ici, son passage clandestin aux Etat-Unis et la triste vie qu'il avait là-bas loin de sa famille. Joshué préfère conduire 10 heures par jour (10 heures quand la route est bonne), gagner moins, mais être avec sa femme et ses enfants le soir quand il rentre.
Il nous a aussi parlé de la longue guerre civile au Guatemala qui s'est terminée en 1996 et de l'histoire des gens des villages qu'on a traversé, qui ont été pris au milieux et tué sans raison...
Les 5 heures de routes avec Joshué sont passées très vite!

Pendant deux jours, dans la petite ville Maya de San Mateo Ixtatan, en haut de la montagne, nous avons pour la première fois ressenti l'atmosphère de Noël. La ville est perchée sur une crête et du toit de l'hôtel, nous avions une vue imprenable sur les maisons illuminées avec des guirlandes électriques! Ils sont modernes les mayas!!! En plus leurs guirlandes sont musicales et braillent toute la nuit l'air de « vive le vent » ou « I wish you a merry chirstmas », un bruit électrique insupportable qui nous a forcé à mettre les bouchons pour dormir alors qu'il n'y avait pas un autre bruit dehors!!!
A part ces foutus guilandes, San Mateo est une bourgade agréable et colorée. Les maisons sont assez hautes et c'est même surprenant. Il y a une vie dans la rue et une vie sur les terrasses: les poules et les coqs ont déserté les basses-cours et piaillent sur les toits, le maïs sèche, les mémés discutent, les gosses jouent... Les indiennes portent d'étonnants huipiles (leurs hauts traditionnels) et nous regardent timidement jusqu'à ce qu'on leur dise bonjour. Là, la glace se brisse et elle répondent tout sourire! Et puis on y trouve aussi des chocobananos.... c'est t'y pas trop bien ça?

2 commentaires:

  1. en fait Chloé, tu es assez obsessionnelle comme fille...
    le guatamela, les chocobananos...

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  2. Salut les zautres routards !!!
    Un ptit mail avant de prendre notre envol vers le Perou...
    Votre blog est bien sympa !
    Profitez bien a fond du Guate !!!!!!!

    Plein de bisous de nous 2

    PS. les chocobananos etaient delicieuses, t avais trop raison Chloe !!!

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