samedi 2 janvier 2010

Feliz año nuevo a todos!


Avant de commencer le récit de nos aventures guatémaltèques, nous souhaitons une très bonne et heureuse année à tous ceux d'entre vous à qui nous n'avons pas encore eu l'occasion de la souhaiter... Tout plein de belles choses à vous tous, et surtout que comme nous, vous puissiez avoir la chance de découvrir de nouveaux horizons en 2010! 

Nous fêtons aujourd'hui (le 2 Janvier) nos 3 mois de voyage, mais il n'en reste plus que 8 et ça passe vite!

La petite histoire qui a fini 2009!

Il nous est arrivé une drôle d'histoire le 31 décembre, certains d'entre vous sont déjà au courant, mais je ne résiste pas à la raconter de nouveau car franchement, fallait que ça tombe sur nous...

Tout a commencé jeudi midi, alors que nous étions tranquillement assis sur un stand comedor au marché pour manger un bout. Isabel, la petite dame patronne du comedor, a commencé a nous parler religion. D'un commun accord, on s'était dit que si on nous posait la question, « est ce que vous croyez en dieu? » on répondrait oui, car ça évite des longues discussions que les gens ne comprendraient pas, car ici, on ne badine pas avec dieu et on n’a pas envie de se battre contre des moulins ni de passer pour des gens bizarre, déjà que le contact est timide. Alors quand mémère (55 ans mais qui en paraît 70) nous a posé la question qu'on redoute, car on n'aime pas mentir, on a donc répondu oui. Malheur! Elle nous a posé plein de questions sur jesus et dieu, type quizz ou interro de cathéchisme. Moi zéro pointé, j'ai juste baragouiné que c'était dur de parler de ça en espagnol et que je ne savais comment expliquer les choses sur la religion. David a fait un peu mieux que moi. Mais on a vraiment échappé au gros fou rire et on ne savait plus comment s'en sortir. Mais voilà que la petite indienne nous a invité à une réunion dans son église évangéliste. Il faut savoir qu'il y a des églises évangélistes absolument partout et qu'on a la malchance de subir les chansons atroces et les prêcheurs depuis plus d'un mois, car ils aiment bien parler dans un haut-parleur. Ça nous fait rire et on se moque... Maintenant c'est karma qui se venge!
Impossible de dire non à Isabel, impossible! elle avait l'air si contente... elle nous a invité à la réunion de 20h le 31 ou à la réunion de 10h00 le 1er. Pas d'excuse... et pourtant vous devez vous imaginer à quel point on ne voulait pas. On aurait presque préféré une bonne vieille messe catho. Mais on ne pouvait pas décevoir la petite indienne. En plus, elle nous invitait à manger le 1er.

On s'est donc pointé le 31 devant la salle évangélique, on s'était dit qu'on en serait débarrassé, mais on n'a pas vu Isabel, on est vite retourné à l'hôtel boire notre bouteille de cidre (bin oui, on fête l'année avec les moyens du bord!). Le 1er à 10h, nous étions devant la salle, pas d'Isabel, à 10h05, on a décampé vite fait, en se disant qu'on avait quand même une sacré chance d'échapper à 2 heures de prêche, tout en ayant la conscience tranquille, pour avoir fait l'effort de venir. Certes nous n'avons pas insisté très longtemps et Isabel était peut être à l'intérieur, mais peu importe, on y quand même allé et nous n’avons été convertis ouf !
 

Le voyage: de San Mateo à San Francisco Totonicapan...

Depuis San Mateo, nous avons roulé notre bosse en chicken bus. Des sauts de puces de villages en villages, histoire de bien profiter du pays. Les montagnes guatémaltèques ont un je ne sais quoi d'addictif et de fascinant, on se sent bien ici.  C'est peut-être le pantalon rouge des indiens de Todos Santos, la vue imprenable depuis la Torre sur les volcans, les pompons dans les cheveux des femmes de Nebaj, le vieux pont pourri de Sacapulas, les cérémonies mayas de Quiché, les pétards de Chichi, ou la magie des villages du lac Atitlan... je ne sais pas...

Bien sur il y a des hauts et des bas (autres que les routes de montagnes), des coups de mous,  des bobos, des commerçants qui nous prennent pour des gringos pleins de dollars et qui ont une légère tendance à doubler les prix, des douches qui ne veulent pas être chaudes quand on les voudrait bouillantes, des comedors qui proposent tous les jours leur interminable liste de « pollo, pollo guisado, pollo frito, caldo de pollo » alors que du poulet y'en a ras la casquette... enfin, des petites choses qui certains jours nous tapent sérieusement sur le système...

Après San Mateo, nous avons atterrit quelques jours dans le village de Todos Santos. Un village bien sympathique, les gens adorables et moins sauvages qu'à San Mateo, mais surtout, les hommes qui portent tous le costume traditionnel. Du pépé au bébé, en passant par le jeun's, absolument tous. Le pantalon rouge à rayures blanches, la chemise blanche à rayures bleues et le petit chapeau avec le ruban violet, ce mélange terrible nous a bien fait rien. David devait réprimer ses fous rires en croisant les hommes. Ils avaient aussi un air « échappé du bagne ». Mais tous aussi gentils les uns que les autres.
Au détour d'une ruelle, on a vu une jolie petite tienda toute vieille et toute verte, très photogénique. On a conversé un peu avec le papi proprio, M. Pablo Martin Pablo et, je n'ai pas résisté à le prendre en photo. Lui et sa femme étaient tout contents, et le deal était de leur envoyer la photo. Mamie a enlevé son tablier pour nous montrer son beau huipil, papi est sorti de sa tienda, et ils ont pris la pause, très sérieusement, droits comme des i. on a vite trouvé un cyber café où on a pu imprimer la photo et la leur donner.

Nous avons fais une super rando en haut du plus haut sommet non-volcanique d'Amérique Centrale, qui culmine à 3837m. Une petite promenade de santé puisqu'il n'y a que deux petites heures de marches et que le départ est situé à plus ou moins 3400m. Une ballade de feignasse, mais quel point de vu! On a pu admirer au loin les plus hauts volcans du pays, dont le Fuego qui est en activité et qui nous a fait son spectacle de fumée. Une petite explosion toutes les 15-20 minutes, pour notre plus grand plaisir et pour les photos!

Après Todos Santos, direction Nebaj, une petite ville perdue dans les belles montagnes. Là les hommes avaient repris la tenue moderne, mais les tenues des femmes étaient très jolies et surtout, la spécialité du coin, se sont les pompons verts, jaunes et pourpres tressés dans leurs nattes.
Le cadre était très beau mais en suivant un joli chemin qui longeait une jolie rivière pour arriver à une joli cascade, la réalité nous a rattrapée. Des montagnes d'ordures décoraient le paysage. Partout. Le reste du pays n'est pas particulièrement propre, au contraire, mais ce coin là, si beau, avec autant de déchets partout, ça nous a dégoutté et démoralisé. On prend toute la mesure de la corruption et du fait que le peu d'argent qui pourrait être consacré aux ordures n'est même pas investi, que les gens ne sont pas du tout sensibilisés à leur environnement et que c'est un peu beaucoup de la faute des produits occidentalisés! Mais que peut-on faire? Râler en silence, garder la même bouteille d'eau et la remplir aux grosses bonbonnes, conserver nos sacs plastiques pour les courses suivantes.... nos petits gestes soulagent notre conscience, mais ça ne va pas bien loin!

Ensuite, nous avons roulé vers Chichicastenango (chichi pour les intimes), pour les fêtes de Santo Tomas, en passant par Sacapulas et Quiché. A quiché, nous avons vécu une belle cérémonie maya dans les ruines de K'umarcaaj. Assis en haut d'une ancienne pyramide, nous avons pu observer avec attention une cérémonie avec un couple et une chamane. Fascinant. Prières, explosion de boites de conserves, bougies, gris-gris, encens de copal à plein nez...

Chichi

Et puis nous sommes arrivés à Chichi. Une sacrée expérience sur la route d'un voyageur! Tout d'abord, il y a le marché, l'un des plus réputés du Guatemala, très beau et coloré. Ensuite, nous y avons rencontré Ludivine et Laurent, un couple de français super, qui est sur la route pour un an comme nous, et puis Gordon, un sacré numéro écossais! Et enfin,  il y a les fêtes. Si au Guatemala les pétards sont choses communes, à Chichi ils sont une institution! Il y a les petits pétards, les pétards confettis, les pétards mitraillette, les pétards bombes et les pétards bombes atomiques (ou fin du monde ou guerre israélo-palestinienne, c'est au choix!). Quand l'un de ces pétards bombe atomique explose, on a l'impression que les vitres vont voler en éclat. Si dans la foule tu vois quelqu'un courir, tu ne réfléchis pas, tu cours aussi, tu t'éloignes vite et BAM, ça explose. A la fin, il faut voir la quantité de petits papiers laissée par les pétards sur les marches de l'église... impressionnant!

Le feu d'artifice de Chichi est aussi un sacré moment. Mais attention, il ne faut pas avoir peur d'y laisser un membre ou de finir brulé!!! Une structure en métal sur laquelle sont installées les fusées, est placée au milieu de la foule, et quand il y mettent le feu, mieux vaut avoir trouvé une colonne pour se protéger! Les fusées partent dans tous les sens et bien entendu il n'y a aucun périmètre de sécurité (faut pas rêver!).

Bien que les fêtes de santo tomas soient religieuses et qu'il y ait de belles processions colorées, ça fait très carnaval bordélique, ça grouille de monde, il y a 5 orchestres à la suite qui rivalisent par la taille des murs d'enceintes, et au milieu de toute cette cacophonie il y a un petit papi qui joue des marimbas. Evidemment même collé à lui on n'entend absolument rien, mais il est là, et joue avec tout son coeur.
L'attraction de l'après midi c'est de monter en haut d'un haut mât bancale, et de redescendre attaché à une corde en tournant  dans les airs autour de ce mât.
Il y avait aussi une super fête foraine, avec des vieux manèges qui fonctionnent avec une manivelle, une « grande » roue que le patron doit tourner lui même... ma mère me parlait d'une expo à paris sur les vieux manèges, et bien on les a vu en vrai!!! même les machines à barbes à papa tournent à la manivelle, faut avoir les gestes syncro pour tourner le bâtonnet popur enrouler la barbe à papa et tourner la manivelle!
Il y a tant de choses que je ne peux pas tout raconter...

Pour finir de nous plaire, Chichi a l'un des plus beaux cimetières que nous ayons vu jusqu'ici. Des tombes rouges, bleues, vertes, jaunes, roses, violettes... une palette de couleurs qui correspond à la ville. D'après le Lonely Planet, il est strictement déconseillé de se promener dans le cimetière car des vols à main armée et des agressions ont été signalées... il ne nous en a pas moins fallu pour nous y rendre! (on avait quand même demandé avant si ça ne craignait pas trop, et depuis le toit de notre hôtel on avait une superbe vue sur ce cimetière, difficile de résister). Nous sommes donc entrés dans le cimetière, qui paraissait plutôt tranquille car il y avait des familles et des cérémonies mayas. Alors qu'on prenait les tombes colorées en photo, on a aperçut au loin une silhouette d'homme, les cheveux hirsutes (en fait il n'avait pas des, mais un dread lock énorme et paraissait vraiment crasseux), qui nous fixait. On a poursuivit notre chemin sans quitter l'allée centrale du cimetière, et à chaque fois qu'on se tournait la silhouette avait bougé et continuait de nous fixer... on ne le voyait pas marcher, mais il était adossé a une tombe différente et on se serait cru dans au début d'un film d'horreur. Ça m'a fait froid dans le dos et on a fait demi-tour. Je ne pense pas que cet homme était bien méchant, mais il faisait un peu peur faut avouer!


Le Lac Atitlan

Après les fêtes de chichi, qui se sont terminées le 22 décembre, on est allé découvrir le merveilleux site du lac Atitlan et ses volcans. On voulait, enfin, surtout moi, passer Noël dans cet endroit fabuleux. Notre première étape a été San Marcos la Laguna. L'endroit nous a beaucoup plut, quoi qu'un brin trop gringo-bobo-j'me la joue zen. C'était agréable de se promener sur sentiers du village qui serpentent entre les bananiers, les caféiers et les orangers.
David a vu une petite annonce sur un mur et on a trouvé une petite chambre à louer chez l'habitant, avec cuisine et joli jardin, super pour passer Noël.
Ceux qui me connaissent savent quel drame c'est pour moi de louper un bon repas, en particulier un repas de Noël. Alors il a fallu improviser avec les moyens du bord: vin argentin, toast de guacamole maison sur « pan frances » (pain sans sucre), pâtes à la sauce tomate fraiche, champignons, oignons et fromage local, bacon et la touche ultime, parmesan. Et pour finir, cubes de melon sur rondelles de bananes, raisins secs et miel. Ça ne vaut pas un bon vieux foie-gras saumon, mais comme me dit ma cousine Julie, je ne vais quand même pas me plaindre d'être au Guatemala, au Lac Atitlan en plus! J'aime bien en rajouter dès que ça touche à la nourriture, j'ai une réputation à tenir après tout!!!!
Notre cadeau de Noël: un gros pot de Nutella! (a savoir que le pot nous a coûté plus cher qu'une nuit d'hôtel!!!!!)

Le 25, après trois jours de farniente à San Marcos, à rêvasser au bord du lac en admirant la vue fantastique sur les volcans, on a embarqué dans un petit bateau et traversé le lac jusqu'à San Pedro. Gordon l'écossais nous avait indiqué un petit hôtel pas cher et on s'y est donc rendu. En arrivant, Gordon était là, égal à lui même et fidèle à son pays, à 11h du mat' avec une bière à la main. Et oh surprise, Ludivine et Laurent étaient là eux aussi! C'était trop bien, comme si on arrivait chez des copains. Ludivine nous a proposé un thé au soleil, sur la terrasse qui donnait sur le lac. Les quelques jours où nous sommes restés à San Pedro étaient excellents, entre petits déj de bavardages et repas de papotages! Échanges d'anecdotes de voyages, d'histoires, de bouts de vie...
San Pedro est situé au pied du volcan du même nom, qui culmine à 3000m et qui veille sur le village.

On a fait des petites ballades sur les sentiers du bord du lac, sentiers qui sont réputés dangereux toujours d'après le Lonely Planet... Ouh oui, on a eu terriblement peur en croisant des papis qui levaient la main pour nous dire bonjour, ils auraient pu sortir la machette!!! et les enfants qui disent « hola » en souriant, terrifiant!!!! (en fin de compte si on lit le Lonely avant de partir, on reste en France, et encore faudrait lire celui sur la France, ça doit être un pays dangereux aussi!).
Le point négatif de San Pedro, se sont les commerçants qui m'ont vraiment gonflée. Trop de tourisme tue ce qu'on aime au Guate et Atitlan perd une partie de son charme.

Après San Pedro, on n'en avait pas assez de la vue et on voulait voir les volcans d'ailleurs. Il y en a quatre autour du lac, l'Atitlan, le Toliman, le San Pedro et le petit Cerro de Oro. Ils ne sont plus en activité. Mais par temps clair, et selon où on se trouve sur le lac, on aperçoit d'autres volcans au loin, l'Acatenango et, notre volcan favorit, le Fuego, celui qui crache sa fumée... On a fait une halte à Panajachel, la plus grande ville au bord du lac. Je n'avais pas trop envie d'y aller, mais on a été agréablement surpris par Pana. Avec ces airs de station balnéaire, on n'avait pas du tout l'impression d'être le 29 décembre. Le coucher de soleil à Pana est sensationnel et les volcans deviennent rouges.

Après Pana, on s'était dit qu'il était temps de dire au revoir au lac et de repartir vers les montagnes un poil plus au nord. En arrivant à Solola, une ville qui est en hauteur par rapport au lac, impossible de ne pas faire une autre halte pour le point de vue. C'est notre luxe de ne rien prévoir et de s'arrêter quand on veut... on a pu faire une super ballade, sur une petite route, au milieu des terrasses ondulantes et des cultures d'oignons frais. On cherchait un beau point de vue pour voir le lac d'en haut. On avait tenté une marche pour grimper en hauteur depuis un autre village, mais on avait la mauvaise surprise que le sentier soit payant (et très cher pour le pays). J'avais même traité le pauvre bonhomme dans sa cahute de voleur!

On a quand même réussit à quitter Atitlan pour arriver à San Francisco el Alto, où nous avons passé le nouvel an. Le bled n'a vraiment rien de génial, l'hôtel est un peu tristou, mais avec la drôle d'histoire d'Isabel et de sa réunion évangéliste, les gens qui sont très très accueillants et les dizaines de feux d'artifices qui ont éclatés à minuit hier, on était très très heureux d'être dans ce trou! Peu importe que notre repas de fête était un bolino, une banane et une bouteille de cidre, au moins on était au Guate.
Sans blague, à minuit pétante, alors qu'on s'était déjà endormis, on a été réveillé par les pétards et les feux d'artifices. On est sorti du lit, on est monté sur le toit de l'hôtel et on a été émerveillé par le spectacle. Chacun avait acheté ses petits kits de feux d'artifices prêt-à-tirer et il y avait des dizaines de départs partout. On voyait jusqu'aux villages voisins des petites explosions colorées. Ça a duré près d'une demi-heure... Bonne année!


La véritable frayeur, nous l'avons eu, non pas dans le cimetière ou sur les sentiers « coupes gorges, », mais sur la route Panaméricaine, quand notre chauffeur s'est pris pour Schumacher et a commencé une course de chicken bus... la panaméricaine est l'une des seules 4 voies du pays et bien qu'elle soit en très bon état, elle grimpe tout de même à 3600m d'altitude et il y a donc beaucoup de virages... accrochez vous bien!

Photos:
voici le lien des photos au Guate:
http://www.facebook.com/album.php?aid=141266&id=678290924&l=cd3bc2c423 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire