mardi 23 février 2010


El Salvador Avant...


Après nos deux mois au Guate, nous avons donc décidé de continuer vers El Salvador... petit pays dont nous ne savions pas grand chose, juste quelques clichés plutôt négatifs,. D'ailleurs, c'était le seul pays d'Amérique Centrale qu'il m'aurait été égal de ne pas visiter.
San Salvador et ses gangs de Maras tatoués de la tête aux pieds, le réalisateur français qui a été assassiné cet été, la violence... que des bonnes choses quoi!
Mais beaucoup de routards nous on dit du bien de ce pays, alors on s'est laissé convaincre. Direction El Salvador!

Côté préparation, on n'était pas très au point. Comme on ne transporte pas une bibliothèque de guide de voyage dans le sac, on achète des guides d'occas en route. Mais, question librairies, l'Amérique Centrale n'est pas au top... du tout!  les gens ne s'évadent pas avec un bon bouquin, a quoi bon... y'a au moins 50 télé-novelas par jour et par chaîne!!!
Donc pas de librairie, pas de guide. Heureusement la technologie nous sauve, on dégotte un chapitre du lonely en format PDF, téléchargable pour la modique somme de 1,89 euro... bon bin ça fera l'affaire!

1er poste frontière....
Nous appréhendions sérieusement le passage à la frontière car les douniers guatémaltèques ont une légère tendance à demander des taxes qui n'existent pas (on s'est fait avoir à l'entrée). Je m'imaginais déjà parlementer pour dire au type qu'on nous avait déjà fait le coup à l'entrée, que les taxes sont bidons, et blablabla... Mais non, Monsieur le douanier tamponne notre passeport et nous le rend sans rien demander.... super! Il faut quand même dire qu'on est passé par un poste très peu touristique!

Côté Salvador, on est accueilli par deux douaniers assis à l'ombre. Ils jettent un oeil à notre passeport, tout sourire, et nous disent de continuer... pas de tampon ni rien...
Quatres pays d'Amérique Centrale (Guate, Salvador, Honduras et Nicaragua) ont passé un accord, le CA4, pour faciliter la circulation des personnes et des biens. Normalement, on a une autorisation de séjourner 90 jours dans chaque pays. Avec ce maudit accord, on a 90 jours pour les 4 pays... effectivement ça facilite le passage à la douane, mais la suite = corvée de visa!

El Salvador Pendant...
Ruta de las Flores
Le paysage aux abords de la frontière nous a beaucoup fait penser au Maroc. Pas beaucoup de végétation, les montagnes sont sèches, mais c'est très beau.
Nous avons embarqué dans un bus pour aller au Lac de Güira. Sauf que, une fois dans le bus, personne ne pouvait nous indiquer où descendre pour aller aux hôtels près du lac. Ça commence bien!
Et avec l'expérience des mois passés, on se méfit toujours des informations approximatives. Les gens en Amérique Centrale peuvent vous renseigner très aimablement, y mettre tout leur coeur, mais vous envoyer à l'opposé de là où vous voulez aller.
Difficile de s'embarquer pour une longue marche sous la chaleur et avec les sac à dos, cette fois on n'a pas envie de tenter l'aventure comme il nous est arrivé de le faire. On décide donc de continuer jusqu'à Santa Ana. On s'est calé au fond du bus et on a allumé discrètement le netbook pour lire le pdf sur la ville et noter le nom d'un hôtel. Santa Ana est la 2ème ville du pays et on ne voulait pas tourner avec les sacs à dos pour trouver un hôtel.
On a vite trouvé ce qu'on cherchait: un hôtel pas trop onéreux, sympa et propre. Mais c'est en ressortant pour casser la croûte qu'on s'est rendu compte qu'on était en plein dans le quartier « rouge » de la ville... bar à putes, hôtels de passes miteux... oui oui, ça commence bien!
Finalement la ville était sympathique, le soir on est sorti rapidement manger et on ne s'est pas attardé pas dans la rue... aucun souci à déclarer!

Cloé et Erick, que nous avions rencontrés à Xela, nous on dit avoir trouvé leur petit coin de paradis au Salvador, dans un petit village du nom d'Ataco. Ni une ni deux, on a prit la Ruta de las Flores (route des fleurs) et on est arrivé dans ce bien joli village. On a flâné dans les ruelles, Ataco est tout petit et on pensait y croiser Cloé et Erick. Râté.

Après Ataco on a poursuivit la Ruta de las Flores et fait une halte quelques kilomètres plus loin, à Apaneca. Le village a un poil moins de charme, mais il nous a bien plut! Il y avait quelques ballades à faire dans les environs, les montagnes autours sont de belles plantations de café et de loin ça fait comme un grand quadrillage verts, façon morpion géant! Original!!!

Le soir, sur la place du village, une mamie nous a servit quelques frijoles, des oeufs à la tomates et des bananes frites pour 1,25$. La place était déserte, mais la mamie à sorti ses vieux disques et nous a mit des vielles chansons salvadoriennes à fond... on adore.

Depuis qu'on est arrivé, on trouve que les gens sont adorables. Toujours souriants, accueillants, presque pas d'arnaques... Au premier abord, ça paraît un peu plus « moderne » que le Guate. Il n'y a plus d'indienne en tenue traditionnelle, c'est bien dommage; les enfants vont à l'école, ça c'est bien! ; il y a toujours des chicken bus, mais sans les chickens...
Creusons un peu plus ce petit pays...

La playa
On a eu envie de revoir le pacifique que l'on n'avait pas vu depuis le Mexique, en octobre. Direction los Cobanos, une petite plage de pêcheurs. Poisson frit, bière fraîche, coucher de soleil... la vie est belle.
De Los Cobanos, on voulait rejoindre la plage d'El Tunco, en passant par la route qui longe le pacifique. On a prit de mauvaises habitudes au Guate, oùl' on pouvait aller n'importe où, par n'importe quelle route, à n'importe quelle heure du jour. Ici, il y a moins de bus. On s'est donc retrouvé au bord d'une grosse route, avec nos sacs, à attendre que le bus passe. Une vendeuse de fruits installée au carrefour nous a dit que le bus passait à 10h15... 2 heures d'attente. On voulait bien tenter le stop, mais on n'osait pas... dans ce pays de sauvages!
Un gros camion s'est arrêté pour acheter quelque chose à grignoter. Le chauffeur nous a vu, deux pouvrets, et il nous a demandé où on allait... « … la Libertad, yo paso por aqua! ». Quel bol! Alors on est monté dans le camion. C'était un camion géant. Un monstre de la route comme dans les films américains! La route au bord du Pacifique était splendide, la chauffeur était guatémaltèque et allait faire une livraison de ferraille au Costa Rica (38 tonnes!). Il nous a déposé à quelques centaines de mètres de la Playa El Tunco. Facile!
Le cadre est beau, le sable est noir, l'eau est chaude... mais il y avait des vagues.... et qui dit vagues, dit surfers. Et nous, les surfers  gringos qui se la jouent, ça nous gonfle!

Heureusement, en arrivant, nous avons croisé Roberto, un salvadorien qui sous-loue une chambre pour se faire 3 sous. La maison était d'enfert, la chambre immense, une belle terrasse avec des hamacs partout... Elle appartient à un français, d'ailleurs on ne s'y trompe pas, un portrait de notre Gégé Depardieu national (dans son rôle d'envahisseur Christophe Colomb) trônait sur la table de nuit.
Si les « Brice de Nice » américains, nous insupportent, Roberto d'El Tunco était très sympa. Il nous a parlé des dernières présidentielles, où la gauche a gagné pour la 1ère fois depuis des lustres, mais surtout depuis la fin de la guerre civile qui a ravagé le pays jusqu'en 92. Roberto est heureux, il pense que les choses vont changer, il a des rêves qui ont des chances de se réaliser. Il espère voir la fin de la corruption et de la « mierda » dans laquelle il a grandi. « Au moins on ne s'est pas battu pour rien » nous dit-il.

San Salvador
Mais dans ce décors qui nous incite à la paresse, on a été rattrappé par la réalité. On devait faire une demande de prorogation du visa. Comme on a droit à 90 jours pour les 4 pays (maudit CA4 je vous le dis!), et qu'on en avait déjà passé presque 60 au Guate, on devait sacrifier une journée, aller à la capitale, trouver la « officina de Migracion » et affronter les fonctionnaires Salvadoriens. Pfou... rien que d'y penser, on était dégoutés.
Il semble que nos clichés sur les gangs de maras ne soient pas totalement infondés. Les maras, ce sont ces gangs ultra violents de latinos, en majorités salvadoriens, qui se sont formés aux Etats-Unis. Renvoyés dans leur pays d'origine pour cause de surpopulation carcérale aux USA, ces mecs terrorisent la population salvadorienne. Plusieurs fois, on nous a dit de ne pas nous inquiéter, car dans les petits villages il n'y a pas de « mareros ». Alors si ces gangs ne sont pas une légende, vous imaginez à quel point on avait envie d'aller passer une journée à la capitale!!!
Mais Bonne Etoile ne nous a pas oubliés. On a prit place à l'arrière du pick-up jaune d'un gringo (pas aimable mais ça nous a bien dépanné), qui nous a conduit d'El Tunco direction San Salvador, à deux pas des bureaux de « la migracion ». Les nanas du service prorogation étaient très sympas et 1h 30 et 22$ plus tard, nous sommes repartis avec une autorisation de séjourner dans la région du CA4 jusqu'au 23 mai.
Retour à El Tunco pour une dernière nuit, quelle chance d'avoir pu faire un aller retour sans avoir à passer la nuit à San Salvador!
De notre rapide passage à San Salvador, nous garderons un bon souvenir des maisons en toles ondulées colorée et des casses,  où les pièces autos sont très bien rangées!


Suchitoto
Le voyage s'est poursuit jusqu'à Suchitoto (non, non, pas au Japon!), un petit village colonial près du lac Suchitlan. Ludivine et Laurent (rencontrés à Chichi et revus à San Pedro), nous avaient parlé d'un petit hôtel délabré, qui ne payait pas de mine avec ses chambres « petites boites », mais qui avait une vue imprenable sur le lac. Misaël, le propriétaire, avec sa moustache blanche, son short, sa télé, et son drapeau basque, était très très gentil.
Le village est superbe. Maisons coloniales blanches avec une touche de pastel, quelques maisons aux couleurs flashies, des ruelles pavées... A l'heure de la sieste, le village dort, il faisait très chaud. Mais quand la douceur revient, les mémés, les pépés, les enfants, les femmes, les hommes... tout le monde sort, se pose devant sa maison, et fait la causette à son voisin.
Sur la jolie place de Suchitoto, on a mangé les meilleures pupusas de tout le pays! (bon là j'exagère peut être, mais franchement elles étaient excellentes). La poupousse (comme on aime le dire) est une tortilla fourrée de diverses choses, bien chaude et fondante.

Misaël a installé des hamacs et on pouvait profiter de la vue paisiblement. La distraction: la jeune chienne qui coursait le petit lapin blanc de Misaël... il ne s'est pas fait choper... mais le pauvre lapin a dû froler la crise cardiaque au moins dix fois!

Misaël nous a conseillé d'aller voir les cascades de Los Tercios. Bien qu'à sec, le site est à ne pas manquer. Je vais casser le moral de troupes irlandaises en leur apprenant qu'ils n'ont plus l'exclusivité du phénomène mondialement connu de la Chaussée des Géants... Et oui ma petite Lynne, les salvadoriens ont eux aussi un site (bien plus petit certes) où les pierres ont des formes hexagonales et pentagonales... nous ça nous fait penser à des orgues, les gens d'ici appellent ça Los Tercios (les fagots de bois). Effectivement, un endroit près de la falaise ressemble aux fagots de bois que les hommes portent sur le dos. Mais orgues ou fagots, cet endroit est suprenant. Je ne pensais pas revoir ça un jour! Et cette fois, pas de pluie ni de vent glacial, mais la chaleur et un gros papillon bleu, pour notre plus grand plaisir!!!

Alegria, Perquin
Dans le bus pour Alegria, un pépé hilare et édenté, nous a tapé la causette... on ne comprenait pas tout, ça l'a fait rire, ça nous a fait rire, « en route pour la Joie » comme chantait Noir Désir!
Un petit village bien agréable, Alegria (qui veut dire joie!)... perché sur les pentes d'un ancien volcan, Alegria est allègre: un lac de cratère aux couleurs folles, des micro-geisers, des cailloux sulfureux jaunes et rouges... Caramba!
En marchant, au détour d'un virage, on a eu une vue sensationnelle sur le volcan San Miguel et son cratère gigantesque. Ah ces volcans, ils nous font tous craquer, ils savent nous séduire.... Si le Fuego du Guatemala nous a fait craquer avec sa fumée et le Pacaya nous a fait fondre avec sa lave, le San Miguel, même inactif, a fait fort niveau drague. Belle lumière, beau point de vue, et ce coquin nous a fait le coup du Torogoz... ça marche encore mieux que le coup de la panne!
Le Torogoz est l'oiseau national du Salvador, un magnifique oiseau bleuté avec deux petites plumes particulières au bout de la queue, quelques reflets jaunes et verts... Avec ça, un David et une Chloé en extase totale devant le volcan. Le passage du Torogoz fût bref, mais... ouah!

Et puis soudain, notre neuronne révolutionnaire a refait surface. Il nous a conduit droit jusqu'à Perquin, un village près de la frontière hondurienne, qui fût le haut lieu de la guerilla anti-fasciste au Salvador. Une partie du pays très touchée pendant la guerre. Près de Perquin, nous avons fait une très belle ballade dans la campagne, jusqu'à El Mozote, l'Oradour Sur Glane salvadorien. Tout un village décimé par l'armée salvadorienne. C'est pas joli joli les guerres civiles!

El Salvador Après...

Pas de mauvaise rencontre. Pas de marero tatoué. Peu d'arnaqueurs, mais beaucoup de prêcheurs qui nous cassent les oreilles.
De la nourriture plus variée qu'au Guate et quelques chocobananos.
Des volcans, le Torogoz.
De la meilleure musique (ou moins pire!), moins de succès mexicains à la noix que les guatémaltèques écoutent en boucle. Ici quelques chauffeurs de bus passent des vieux tubes américains, et nous on en est au point où on adore les tubes kitchs des années 80, et quand on tombe sur une chanson de Police, c'est le bonheur...
Mais El Salvador, c'est surtout les gens.... oui, les gens... ils sont vraiment vraiment gentils.

Le Honduras

2ème poste fontière...
Cette fois nous étions munis d'un guide... un beau guide d'occasion, qui n'avait plus de couverture, ou plûtot qui en a une refaite en carton et en scotch!
La frontière hondurienne est toute proche de Perquin. Enfin toute proche en km, car en temps, c'est une autre affaire. Le bus nous embarque sur une belle piste bien défoncée, digne des pires pistes guatémaltèque! D'ailleurs on allait si lentement que le chauffeur lisait le journal en conduisant!
Au bout d'une heure environ, ou peut-être plus, nous arrivons au poste frontière, perché en haut d'une montagne. Encore un fois nous redoutions le passage car les douaniers honduriens sont réputés pour être pires que les guatémaltèques en terme de fausses taxes. Le chauffeur nous dit de descendre, David et moi sommes les seuls touristes du bus. Les « locaux » restent dans le bus ou descendent pour la pause pipi.
Pas de douanier côté salvadorien.
Côté hondurien, un policier nous demande nos passeports et note (non sans mal), nos noms dans un cahier. On peut voir que les derniers touristes sont passés trois jours avant. Il nous rend les passeports et nous donne une bonne poignée de main en nous disant le traditionnel « que le vaya bien ».
ça y est? Déjà?
En fait on apprendra que le bureau de douane est fermé et que seule la police est présente.

Allez, c'est reparti pour quelques heures de piste, jusqu'à Marcala, la 1ère ville côté Honduras.
A marcala on décide d'aller à La Esperanza. En attendant le bus, un type vient nous parler un peu. Il commence à nous sortir un discours digne des pires prêches évangélistes, on ne dit rien en attendant que ça passe. Pour finir, il nous a payé deux verres de coca chacun, puis un chocolat chaud, puis une panequeque ( grosse crêpe) à la crème salée. Merci monsieur!

La Ruta Lenca
De la Esperanza, nous avons traversé quelques villages, en bus et en pick-ups. Les maisonnettes de la campagne hondurienne sont très jolies. Elles sont presque toutes en adode et les toits en tuiles. C'est beaucoup moins bétonné qu'au Salvador ou au Guate. Ça nous plait.
En chemin, on goûte à la spécialité hondurienne, la baleada. Une galette de blé, dans laquelle on étale les incontournables Frijoles, du fromage et de la crème. Elle peuvent être « améliorées » avec de l'avocat ou des oeufs... enfin, un bon petit truc à se mettre sous la dent quand on a un creux!
Et puis une première, grande première même, on tombe sur un film français, en français! Vous ne nous croirez probablement pas si on vous dit qu'il a fallu quelques minutes pour que notre oreille s'habitue à notre langue maternelle, mais c'est pourtant vrai!!!

On rejoint Gracias, une petite ville coloniale sympathique, puis on file vers les ruines de Copan, le dernier site Maya sur notre route en Amérique Centrale.
Le village de Copan Ruinas est lui aussi très joli. Au coin d'une rue, on croise un hondurien que l'on avait rencontré à Chichi, on était dans le même hôtel. On échange quelques mots, c'est vraiment cool de croiser des têtes connues. Il fabrique des bijoux artisanaux et fait le tour d'Amérique Centrale pour les vendre.

La visite des ruines de Copan sera inoubliable. Retrouvailles avec les vieilles pierres, les stèles gravées, les arbres géants qui trônes en haut des temples et, les animaux. Ça a commencé avec des perruches vertes, des aras géants rouges, jaunes et bleus, un torogoz et surtout, un oiseau noir à la queue jaune, au cri très étrange. Il nous a bien fait rire celui-ci. On a d'abord pensé à une vieille bande FM, genre radio clandestine pendant la guerre. Et puis, non, après un long moment de réflexion, on a trouvé... c'est R2D2! Oui oui, je vous jure.... quand R2D2 a coulé une bièle, son esprit de robot s'est réincarné en oiseau. On l'a enregistré!
Arriver très tôt sur un site est vraiment la clé pour entendre et voir toutes les merveilles de la forêt tropicale!
Les ruines de Copan son très connues pour les stèles gravées. A palenque nous avions vu un cosmonaute, à Copan un bus.Visionnaires les mayas, visionnaires!


Lago de Yoroa
De Copan, nous avons pris la route jusqu'au Lago de Yoroa. Chaleur écrasante. Un très beau lac entouré de montagnes. Le 2nd sommet du pays culmine tout près, la lumière et une légère brume faisaient ressortir tout un tas de petites montagnes devant le sommet. R2D2 a fait son grand retour, on l'aime ce drôle d'oiseau.
Nous avons fait une belle escapade dans le parc national du Cerro Azul Méambar. Le minibus nous a laissé à 4,2km de l'entrée, belle marche où l'on a vu tout plein de piafs, même des toucans! Une fois dans le parc, la ballade a été raccoucie par la pluie. Mais, se promener dans la jungle, c'est fantastique, même sous la pluie! On s'est payé une belle averse, trempés jusqu'aux os on était!
Chose rarissime, le chauffeur du minibus était une femme, Judith. Un sacré caractère la Judith, mais il en faut dans ce monde de machos. Elle nous dit que les français sont plus beaux que les Américains... ah bin, ça, ça nous fait plaisir... en plus on commence à ne vraiment plus pouvoir les encadrer les américains, et si on est plus beaux qu'eux, c'est tant mieux, nah! En partant, je lui dis que je suis contente de voir une femme conduire un bus, ça fait plaisir à Judith, je lève le pouce! David me dit que je suis en train de faire une crise MLF! Pfu, macho va!

Vive la Résistance
On décide de s'embourgeoiser un peu, on aime bien notre petit café et thé le matin. Depuis le début du voyage, je demande un peu d'eau chaude dans les hôtels où on dort. On m'en donne presque toujours, mais parfois ça marche pas... alors on a investit dans un résistance électrique. Le pied! Notre eau chauffe directement dans le verre.

Vers les iles
David s'approchant dangereusement de la quarantaine, nous avons pris la direction des Bay Islands, des petites îles paradisiaques au large du Honduras. Mais d'abord, halte à la Ceiba. On retrouve l'atmosphère Garifuna qu'on aime tant. Comme Puerto Barrios au Guate, la Ceiba me fait penser à la ville de 100 ans de Solitude. Ça doit venir de la voie ferrée désafectée qui traverse la ville, et de la longue jetée en bois pourrie mais belle, où se terminent les rails, restes de l'époque où l'industrie bananière était reine du pays.

E la nave va
Nous choisissons l'île de Roatan et le village de West End comme point de chute sur les iles. C'est qu'il faut concilier paradis et budget long voyage. On s'en tire bien, on a une jolie cabana avec cuisine, en face de la plage. La mer est belle, turquoise, transparente, le récif coralien est à quelques mètres de la rive...  je pense qu'on a la recette pour un anniversaire réussi!

On a la bouteille de rhum dans le sac, les noix de coco sur les arbres... le coco loco comme ils disent ici, est dans le verre... Joyeux anniversaire David!
 
Belles ballades sur la plage, snorkeling avec les poissons multicolores... la vie quoi!

Et puis, retour à la Ceiba après 3 jours de rêve... on serait bien resté plus longtemps, mais on doit tenir jusqu'au 31 août... ah oui, c'est officiel, on rentre le 31 août!

On a fait une longue route jusqu'à Trujillo, une ville cotière à l'est du pays. Pas de bol, le déluge s'est abbatu sur la ville... des litres et des litres d'eau.

L'histoire
Dans ce pays, il n'y a pas ou peu de chocobananos et ça, ça craint... aujourd'hui, oh miracle, nous avons vu THE panneau « se venden chocobananos ». Et là commence l'histoire de Chloé, le fossé plein d'eau et les chocobananos... Une histoire burlesque, où un fossé plein d'eau de pluie bien crado me séparaient des chocobananos....  de l'eau jusqu'aux mollets, pas le courage d'y mettre les deux pieds! Misère misère! Et tout ça pour rien. (Là, Flavia a le droit de dire que je suis obsessionnelle, mais David l'est aussi!).

Les extra-terrestres
En général, et vous l'avez probablement remarqué, nous n'aimons pas vraiment les endroits trop touristiques. Certains sont incontournables, mais dès qu'on peut, on cherche le petit coin de pays à l'abris de l'influence gringo! On a prit un bus pour un village « typique » comme ils disent dans le guide! Et bien côté « on est les seuls touristes » on a été servi... mais côté « on te regarde avec des grands yeux, on s'arrête de parler quand tu passes et on n'a pas l'habitude du touriste », la Union est le village parfait. A tel point qu'on ne s'est pas senti super à l'aise.
Les honduriens en général sont moins avenants et souriants qu'au Salvador, au Guate ou au Mexique... mais alors là, c'était pire que tout!
On a résisté, on est resté deux nuits... parce que le village nous a vraiment plus, avec ses petites maisons en adobe toutes tordues.

Tegucigalpa
On l' a fait, on a osé! Après avoir échappé à une nuit à Guate Ciudad ou à San Salvador, on a dû passer une nuit à Tegucigalpa. Et on a survécu! Il est vrai que ce joli nom qui plaît tant à mon père, sonne bien. Ça fait partie de ces noms de ville qui me faisait rêver...  je ne rêve plus, mais la ville comporte quand même son lot de belles églises et de vieux bâtiments coloniaux.
Si en traversant le pays on a vu quelques tags contre le coup d'état qui a eu lieu en juin 2009, Tegus en est remplie. C'est un sujet qu'on aurait aimé aborder avec la population, mais c'est toujours brûlant. Si l'ancien président mis dehors par les militaires a voulu se la jouer empereur à la Chavez, en voulant pouvoir être réélu indéfiniment, il avait l'air d'être un président assez bien pour le peuple. En tout cas, de nombreux tags étaient en sa faveur.
On ne s'est pas attardé à Tegus. On était juste venu pour trouver un guide de voyage sur le Nicaragua et pour me trouver un appareil photo, le mien est en train d'agoniser! Pas de guide, pas d'appareil... bin oui, comme à San Salvador, c'est pauvre en livres . Alors, encore une fois, vive le site du Lonely Planet et ses PDF téléchargables!  Mais ce coup ci, on le fera imprimer...

Vers le Nicaragua
Après le passage à la Union, on appréhendait un peu de s'arrêter dans un autre petit village. On a quand même tenté le coup à Yuscaran, un village colonial vraiment chouette. Très beau, perché sur la montagne, et surtout, des gens pas sauvages. Pas de regard de travers, que des sourires et des « que le vaya bien », qu'on adore!
On y serait bien resté un peu dans ce joli village.. mais, à cause de ma contrainte/internet pour le boulot, on a dû plier bagage En fait, il y a peu temps temps, il y avait internet à Yuscaran. Mais le réseau est tombé en panne, et le seul type du village qui savait gérer le web a été arrêté. Il était activiste contre le coup d'état. Ah c'est beau un régime militaire... le jeune de l'hôtel qui nous a expliqué ça ne s'est pas trop étendu sur le sujet.
Dans ce village on a aussi visité une belle demeure abandonnée il y longtemps par un riche famille. Depuis les années 70, elle appartient au gouvernement. La bénévole qui s'occupe de la maison le week-end nous a un peu parlé du problème du financement de la culture dans le pays. L'Etat n'investit pas dans la culture, sauf aux ruines de Copan peut-être. Et à cause de la corruption au sein du gouvernement, les ONG étrangères ne veulent pas aider à entretenir le patrimoine qui appartient à l'Etat... enfin une discussion un peu engagée.

Après Yuscaran, on a dû faire une autre étape avant la frontière, histoire de se préparer et de vérifier quelques  « détails » sur internet, du genre quel est le nom de la monnaie du Nica (la Cordoba pour ceux qui veulent savoir!) et le taux de change. Mon appareil photo est commandé (à Tegus, il n'y avait rien) et il arrivera le 13 mars dans les bagages de ma Mère et de Patrick qui nous rejoignent au Costa Rica (avec du pâté, hein maman?!). En chemin nous avons bavardé avec deux jeunes honduriennes à qui on a posé la question sur le coup d'Etat. Elles regrettent l'ancien président Zelaya, mais espèrent que le président élu en novembre, quelques mois après le coup, comprendra les plus pauvres... l'espoir fait vivre comme on dit!!!!

David et moi adorons manger un bout dans la rue, assis sur un tabouret avec plein de gens autour. On a mangé nos dernières baleadas 'et les meilleures) honduriennes sur le stand d'une mémé flingueuse bien rigolotte. C'est bien ça qui est étrange dans ce pays. Les gens ne sont pas très accueillants, mais on a eu tout de même des bonnes expériences et bonnes rencontres. Tous les deux, nous avons un sentiment mitigé, qui tire quand même vers le côté positif.
D'ailleurs, c'est ce qui rend notre voyage intéressant. Découvrir des petits pays qui, de chez nous, ont l'air d''être similaires. C'est vrai qu'il y a beaucoup de points communs, mais aussi et surtout, tant de choses qui les rendent uniques. Et le Nicaragua alors? On vous racontera!

2 commentaires:

  1. j'ecoute actuellement Mermet sur le Honduras. Chaud coup d'état financé selon certains par USA contre président qui voulait redistribuer les terres détenues à 80% par 0,1% des gens (oligarchie)... Ceci explique peut être le manque de sourire dans certains villages... La résistance semble continuer...je pense que vous devez pouvoir réécouter ses émissions sur le site Mermet http://www.la-bas.org/
    Stéphane

    RépondreSupprimer
  2. Salut, je suis Benoit, Québécois mais résidant au El Salvador depuis maintenant 13 ans...ca m'a bien fait rire ce que j'ai lu sur l'amérique centrale dans ton blog...! J'ai fait la meme aventure en 1998 et effectivamente, les gens au El Salvador sont extraordinaires, raison pour laquelle je suis rester ici. Les "maras", c'est vrai, mais souvent amplifier quand a San Salvador. Ca fait 13 ans que je vis dans cette ville, et il ne m'est jamais rien arrivé. Ceci dit, oui il y a un grand probleme d'insécurité, mais pas partout. Parcontre c'est étrange, le Honduras est beaucoup dangereux y arnaqueur que le El Salvador, comme quoi les plages des caraibes font oublié les réalités! La gauche au El Salvador...faut arreter les romances idéologique de chue guevara et des révolutions...le pays ne s'est jamais aussi mal porté dans les 20 dernieres années. Faut y vivre pour véritablement comprendre. Bon voyage et merci d'etre venu au El Salvador!

    RépondreSupprimer