samedi 23 janvier 2010

Ah quel pays!








Après de nombreux sauts de puces et près de deux mois passés à explorer le Guatemala,  nous venons de franchir une nouvelle frontière... Gros pincement au coeur en partant! On a vécu plein de belles choses... voici nos dernières aventures au Guatemala.


Mais avant, on vous prévient, rien ne va plus... ça fait presque 5 semaines que David ne s'est pas rasé et moi je deviens blonde, c'est la cata!








Xela lutte finaaaaleuh!!!!





Après vous avoir souhaité la Bonne Année sous les feux d'artifices de San Francisco el Alto, nous nous sommes arrêtés à Quetzaltenango ( appelée Xela par les locaux, prononcée chéla), la 2nde ville du pays, à 2400m d'altitude.  En arrivant, nous avons entrepris la traversée de la ville à pied avec nos sacs... Dès les premiers pas dans le centre, nous avons beaucoup aimé Xela.


Le centre n'est ni trop grand ni trop petit, l'architecture coloniale mélangée à du bois, des belles maisons délabrées, des ruelles tranquilles, quelques maisons colorées pour rappeler qu'on est en Amérique Latine, un grand marché, un petit marché, la vue sur le volcan Santa Maria, des femmes indiennes qui continuent de porter leurs huipiles et leurs jupes... on n'avait pas vraiment l'impression d'être dans la deuxième ville du pays. En tout cas ce n'est pas comme ça que j'imaginais Xela. Rien à voir avec le chao des grandes villes latino-américaines!





Mais ce qui a contribué par dessus tout à nous faire apprécier la ville et à nous y faire rester 8 jours, c'était notre hôtel, la Posada San Andres. Une grande et vieille batisse délabrée mi-briques mi-bois, avec une grande cours ensoleillée,  des arcades, un hamac, une grande cuisine conviviale... et surtout, une grande chambre avec un air de chez Mamie Annie à Err (la grande chambre au dessus du salon pour ceux qui connaissent). Quoi de mieux pour se sentir un peu chez soi, quelques jours, au cours de notre long voyage.


On a été accueilli par Richard, un américain qui travaille pour Fernando le proprio guatémaltèque. Richard était sur la route et le jour où il n'a plus eu d'argent, il y a trois ans, il s'est posé ici et travaille contre hébergement. Un accueil chaleureux qui nous a fait nous sentir bien. Thank you so much Richard!





A côté de « la maison », il y avait le petit marché tranquille où tous les jours nous allions faire nos petits courses, et comme la cuisine de l'hôtel était dotée - chose très rare dans ce pays – d'un bon gros four, nous avons trouvé du fromage pas dégueu, des patates, du bacon en guise de lardons, des oignons... et j'ai mijoté la meilleure pseudo-tartiflette de l'année... le bonheur absolu!





Mais Xela ne se résume pas à la posada et à son four... Il y a plein de choses à faire autour de la ville.


Nous avons donc pris place à bord du chiken bus express, direction San Andres Xecul (prononcé chécoul), afin de découvrir sa splendide église limite rococo! Et oui, comme son nom l'indique San Andres c'est cool!!!


ce petit village planté à flanc de montagne possède une perle exquise. Une petite église jaune pétard très bariollée et colorée. En regardant bien les détails, on peut y voir, des fruits, des animaux, des fleurs, un ange à l'envers, des anges en maillot de bain, un bébé en grenouillère rose, Marie enceinte, des bonhommes affalés... excellent!





Outre sa façade surprenante, il faut jeter un oeil à la coupole de l'Eglise... elle ressemble fortement à un chapiteau de cirque rose, jaune, bleu, vert... c'est pas très catholique tout ça!!!


Le village en lui même a dû être très joli avant que béton et bout de ferraille n'envahissent le décors. Il y a tout de même quelques jolies maisons en pisé et un beau lavoir municipal. Ah tiens d'ailleurs, il faudra que je vous parle des lavoirs....





En rentrant vers Xela, nous avons fait une courte pause à Salcaja, une ville où a été construite la première église catholique d'Amérique Centrale. Pas aussi rococo que celle de San Andres, mais la façade compte tout de même quelques ananas sculptés! Mais Salcaja restera dans nos mémoires car nous y avons découvert le Rompopo et les Caldo de Fruta, deux alcools locaux absolument exquis! Dommage que les deux petites bouteilles se soient vidées si vites!





Autre excursion d'une journée, le village, ou plutôt ancien village, d'El Palmar Viejo. Ce village a été détruit il y a une vingtaine d'années, par une coulée de boue provenant du volcan Santiaguito, suite au passage d'un ouragan. Ouais, celui la on peut dire qu'il n'a pas eu de chance... la coulée de boue a litéralement coupé le village en deux, creusant un grand ravin assez profond au milieu. L'église est le plus beau symbole de ce désastre car il y a un bout d'un côté et un bout de l'autre.


Le village a été abandonné et reconstruit quelques kilomètres plus loin, mais les habitants viennent toujours travailler leurs champs. Deux ponts suspendus permettent de traverser le ravin. Attention âmes sensibles s'abstenir! Mais David et moi n'étant pas des petites natures, nous avons tenté la traversée, un par un histoire de ne pas mourir en même temps! Facile!







De l'autre côté, un spectacle sensationnel! Un paysage de savanne africaine... jolie ballade sous une chaleur écrasante. Nous avions presque perdu l'habitude de la chaleur tropicale car depuis presque un mois nous étions en altitude, et les journées chaudes étaient loin d'être aussi chaudes que le climat tropical.





El Palmar Viejo nous a fait un beau cadeau... celui d'avoir la sensation d'être des explorateurs qui découvrent un lieu oublié. En montant en haut d'une colline, nous avons découvert un vieux cimetière recouvert par la végétation. Ce qu'Indiana Jones a ressenti en découvrant l'arche perdue n'est rien à côté du plaisir qu'on a eu a être dans ce vieux cimetière!





La cours ensoleillée de la posada incitant à la paresse, nous avons profité d'une belle journée pour glandouiller. On a fait la connaissance de Cloé et Erick, deux routards comme nous. Papotages autour d'un thé guatémaltèque (oui oui ils en font pousser un peu et ça change du Lipton yellow!).





Après cette journée pépère, nous avons entrepris l'ascension du volcan Santa Maria, 3776m. Ballade magnifique dans une végétation sub-tropicale. Mais les 1300m de dénivelé en 3h25 à cette altitude, nous ont fait souffrir (enfin surtout moi, parce que je vous l'ai dis, depuis que David a arrêté de fumer il court partout!). Mais une fois en haut quel spectacle. Le volcan Santiaguito, toujours en activité, est situé 1000 mètres juste en dessous du Santa Maria. Il nous a fait une petit éruption au moment où on a atteint le sommet. Grondement, fumée... waouh!


Le sommet du Santa Maria sert encore pour de nombreuses cérémonies mayas et les restes d'offrandes polluent un peu le paysage. Finalement le moins crade, étaient les têtes de poulets sacrifiés qui trainaient par ci par là!!!





Le Santiaguito nous a fait une autre éruption, mais il était caché par les nuages en contre bas et nous n'avons pu entendre que le bruit.... sacrément impressionnant. Impossible de définir le bruit, david trouve que ça ressemble à un mélange de moteur et de cri animal, moi je trouve que ça pourrait ressembler a un avion qui décolle... et quelques minutes après le bruit, nous avons vu un nuage orangé se dégager des nuages blancs « normaux ». Une sacrée expérience.





Pour se remettre de notre ascension de la veille, nos jambes nous maudissant de les avoir fait tant travailler, nous avons marché une petite heure au dessus de Xela vers des saunas naturels. Relax à la vapeur des volcans après un fort joli chemin dans les champs et les eucalyptus.








Antigua





Après un départ râté pour Antigua, nous avons prolongé d'une journée notre séjour à Xela, trop accros à la sensation de nous sentir chez nous, nous avons quand même fini par arriver dans la plus célèbre ville du Guatemala.


Antigua est probablement la plus belle ville du pays, mais aussi la moins authentique. Je me demande si le phénomène « classé à l'UNESCO » ne détruit pas l'authenticité d'un lieu. Mais la ville coloniale est très belle, très propre (y'a quelque chose qui cloche là!), et est située dans un cadre FABULEUX. Si comme nous vous aimez les volcans, vous êtes servis!


Le volcan Agua domine la ville et est visible de toutes les rues en regardant vers le sud. À l'Ouest, il y a l'Acatenango et le Fuego, notre petit chouchou.


Antigua est l'ancienne capitale du Guatemala mais a été détruite plusieurs fois par les secousses sismiques et les volcans, alors la capitale a été transférée à Ciudad de Guatemala. Au détour de chaque rue on tombe sur une église en ruine, des trésors!


La ville est la plus touristique du pays et les hôtels et les restos sont assez chers (encore un effet négatif du « classé à l'UNESCO »). Mais Julia et Mathieu nous avaient indiqué un petit hôtel pas cher avec cuisine. Le marché d'Antigua étant encore assez épargné par la fièvre touristique, nous avons pu nous rassasier pour pas cher. D'ailleurs je pense que je vais bientôt devenir la reine du guacamole!





Près d'Antigua il y a un autre volcan, le Pacaya, qui a une coulée de lave permanente. Pour y aller, impossible d'échapper à un tour en groupe, l'accès étant très contrôlé. Nous voilà embarqué dans un mini bus rempli de touristes... ça nous gonfle d'entendre deux pintades anglaises raconter leur vie à deux coqs américains... mais bon, la coulée de lave en vaut la peine. L'ascension est facile, tout juste 1h30 de marche à moins de 2500m d'altitude (un jeu d'enfant!).


La seconde partie du chemin est impressionante. On marche sur de la vieille lave noire et cassante comme du verre, « on a marché sur la lune » comme dirait Tintin. La coulée de lave n'était pas immense ce jour là, mais on a pu s'en approcher à 2 mètres et sentir la chaleur du volcan. Ça tombait bien, le vent était glacial! Un côté de mes chaussures de montagne a un petit peu fondu tellement la roche était chaude.


C'était un peu la cohue devant la lave, les groupes s'entassaient, faut repartir... déjà... nooon! On serait bien resté en haut tous les deux tranquilles pendant des heures, comme on sait si bien le faire! 








Après le Pacaya, on aurait bien tenté l'ascension de l'Acatenango pour voir le Fuego de plus près... mais le vent qui soufflait sur Antigua et au Pacaya nous a dissuadé... à 3975m, on ne badine pas avec le froid et nos polaires La Poste, même si elles sont chaudes, n'auraient pas fait le poids!





Alors adios Antigua et direction Livingston, le paradis Garifuna au Guatemala... Mais d'abord, passage obligé (et redouté) par la capitale Ciudad de Guatemala, pour la correspondance de bus. Autant vous dire qu'après avoir parcouru le Diario, le journal à scandale style TF1 mais en pire, on avait envie de tout sauf de traverser Guate. Surtout que, d'après le type de l'hôtel d'Antigua, le quartier où arrivent les bus est le domaine de prédilection des narcotraficants. Chouette alors! Bon on a bien préparé le coup, bus, transmetro, deux bolcs à parcourir à pieds et... ouf, nous voilà dans le bus, sortis vivants du Bronx! Allez on vous avoue qu'il était 8 heures 30 du matin et que les narco doivent bien se foutre de deux routards dans notre genre!





Et comme Livingston était un peu loin, on a fait une halte de deux nuits à El Estor, une petite bourgade paisible sur les rives du lac Izabal... retour à la chaleur tropicale... ça nous manquait!


Il fait bon vivre à El Estor, mais il n'y a pas grand chose à y faire... notre objectif étant Livingston, on met les voiles!





Livingston est donc une ville garifuna (les mêmes blacks qu'au Belize), à l'embouchure du Rio Dulce sur la mer des Caraïbes... Pas de route le seul moyen d'y arriver est le bâteau. Après avoir affronté la mafia des lancheros de Rio Dulce, qui a le parfait monopôle et, excusez moi du terme, encule les touristes, en faisant payer le trajet 125 quetzales (près de 12 euros), nous sommes arrivés sains et saufs à Livingston. C'était pas gagné d'avance car en plus de faire payer un tarif plus qu'hors de prix pour le pays, ils chargent les lanchas à fond: 22 touristes et autant de gros sacs à dos sur un bateau pas fait pour... ça a de quoi faire peur. « Heureusement on sait nager et l'eau n'est pas froide » se disait-on pour se rassurer!!!





Je suis complètement sous le charme de cette petite ville tranquille... David s'est donc  senti « obligé » de prolonger le séjour ici pour ne pas me décevoir... trop dur la vie sous les cocotiers!!!


Les petites indiennes cotoient les grosses mamas blacks, on est trop contents de retrouver les « Mawie Théwese » avec leurs mains bien calées sur les hanches; les vieilles avec leurs bobs à carreaux, qui s'assoient devant chez elles en fin d'après midi pour bavarder; le reggae qui raisonne au loin; les grillons qui s'en donnent à coeur joie le soir... que du bonheur.





Mais le voyage continue et de nouvelles aventures dans un nouveau pays nous attendent. On continue avec quoi? Honduras ou Salvador? Allez va pour le Salvador... mais ça on vous le racontera au prochain numéro!





Il y a des centaines de choses que nous voudrions vous raconter, mais ça serait trop long, on peut vous faire un petit résumé de tout ce qu'on a aimé ou pas.


Voici donc la rubrique « Le Guate en bref »:





On n'aime pas:


·        la musique (un suplice)


·        les guirlandes électriques musicales accrochées partout entre début novembre et début janvier (c'est long)


·        les gens qui nous prennent pour des gringos et qui nous parlent anglais


·        les douches électriques qui ne chauffent pas et avec lesquelles on a peur de s'électrocuter


·        les lancheros de Rio Dulce et d'Atitlan


·        ceux qui veulent nous faire payer 1 quetzal pour 1 banane


·        les petits indiens qui vomissent leur mosh dans le bus


·        les ballades en groupe


·        les déchets partout et les gens qui les jetent par la fenêtre du bus


·        les frescos à l'orange goût Tang


·        la souris qui a fait pipi sur mon lit, les oiseaux qui nous chient sur le sac


·        les douaniers qui font payer des taxes imaginaires





On Aime:


·        les chocobananos


·        les pantalons rouges des hommes de Todos Santos


·        les volcans qui fument, qui crachent et qui pètent


·        regarder le Fuego, l'Agua et l'Acatenango depuis le Cerro de la Cruz à Antigua


·        Grimper à plus de 3700m pour avoir une vue terrible et être tous les deux, seuls, pendant des heures


·        les feux d'artifices et les pétards, même les bombes de Chichi


·        les « que le vaya bien » en sortant d'un magasin


·        les marchandes qui nous rendent trop de monnaie


·         les jetées sur les lacs


·        les indiennes avec des étoiles sur les dents


·        le pépé qui joue du Marimba devant 3 murs d'enceintes et qu'on entend pas, même à 10 cm


·        les cochons en liberté, partout


·        le rompopo et le caldo de fruta


·        le tapado, le poisson grillé de Maria à Livingston, les frijoles et les tortillas


·        le fromage frais emballé dans des feuilles de maïs


·        les diminutifs des noms des villes : Huehue, Chichi, Momo, Toto


·        entrer dans la section des comedors dans un marché et se croire dans un poulailler


·        les grosses vendeuses qui disent « mi amor »


·        acheter à manger sans sortir du bus


·        les bananes de Las Conchas


·        le guacamole de Solola


·        la Gallo ou la Brahva fraîche


·        le petits déj au soleil en décembre et janvier


·        tirer la langue aux enfants qui nous regardent comme si on était des aliens


·        être vivants après la traversée des deux ponts suspendus d'El Palmar Viejo


·        croire qu'on a découvert un nouveau lieu


·        marcher sur la lave froide


·        voir des traces de jaguar


·        les femmes qui nous demandent timidement d'où on vient et qui tentent en vain de prononcer Chloé


·        les gens qui nous demandent quelle langue on parle en France et si la france fait partie des USA


·        les chiens qui veulent jouer avec les pélicans sur la plage de Livingston


·        les « ayudantes » de bus qui disent « abuelita » aux mamies, genre « eh mamie tu vas où? »


·        les dindons dans les poprte bagages des bus, pour confirmer la réputation des chicken bus


·        les bosses karstiques


·        le pépé d'Antigua qui nous raconte sa vie et comment les gringos ont chassé le gouvernement de gauche dans les années 50 pour y mettre un dictateur à la place


·        les anges en maillot de bain sur l'église de San Andres


·        être en haut du temple V et avoir la trouille, mais se régaler d'entendre les singes hurleurs


·        les mémés qui font des beaux sourires édentés


·        se dire qu'on a une sacrée chance





GUATEMALA, TE QUEREMOS Mucho Mucho




5 commentaires:

  1. J'adore !!!! je viens de m'envoler au sommet des volcans, de prendre des bus chaotiques, de parler espagnol, de rêver quoi ! Merci de nous faire pârtager tout ça ! Et quelle liste de petits bonheurs !!!!!

    Bises à tous les deux
    Nathalie

    RépondreSupprimer
  2. j aime aussi j ai l inpression d etre au coeur de votre balade bises a tous les deux et soyer tres prudent myriam

    RépondreSupprimer
  3. Dimanche apres midi 25 janv : il fait gris, pas tres chaud, un peu fatiguée... petit moment de voyage grace a vous!!! Merci et surtout continuez a me faire rever!!
    bisous a vous 2

    RépondreSupprimer
  4. Hola chicos de Francia !!!

    ça fait des semaines qu'on n'avait pas eu le temps d'aller voir votre blog !!! Et oui, les connexion au Pérou, c'est pas ça...
    On vient de rattraper tout ça ;)
    Et c'est bien chouette ! ça nous a rappellé de bons souvenirs ! Merci ;)

    Nous, ça fait maintenant 1 mois et demi que nous sommes au Pérou, on a du mal a partir, c'est magnifique ! On revient du Machu et franchement ya pas de mots pour décrire ce site !

    On a juste un souci avec notre blog, impossible de mettre de nouveaux articles mais on se ratrappe avec les photos ;)

    On vous fait plein de bisous*
    A tres bientot,
    Matt et Julia

    RépondreSupprimer
  5. salut à vous, vraiment sympa votre blog, sur les photos vous faites un peu beaucoup robinson, surtout david ! mais vous le vaya bien ! bon courage et bonne route, bisous
    flavia roggy

    RépondreSupprimer